La chute des prix du pétrole injustifiée
Personne ne peut justifier la chute actuelle des prix, a déclaré Ali al-Omaïr à un groupe de journalistes.
Les prix du pétrole n'ont cessé de reculer depuis juin et la chute s'est accélérée après la décision de l'Opep de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour.
Le pétrole cédait encore du terrain mardi en Asie, frôlant des plus bas depuis six ans en raison d'une offre surabondante mais se maintenant au-dessus du seuil des 45 dollars le baril.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février perdait 71 cents, à 45,36 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance abandonnait 70 cents à 46,73 dollars.
Le Brent avait fini lundi à Londres sous les 50 dollars pour la première fois depuis 2009 et les analystes prédisent un passage sous les 40 dollars dans les prochains mois. La banque d'affaires Goldman Sachs anticipe un WTI à 41 dollars dans trois mois, à 39 dollars dans six mois avant un rebond jusqu'à 65 dollars dans un an, contre respectivement 70 dollars, 75 dollars et 80 dollars estimés auparavant, dans une note.
Pour le Brent de la mer du Nord également, les perspectives étaient maussades, les experts de la banque prévoyant un baril à 42 dollars dans trois mois, à 43 dollars dans six et à 70 dollars l'an prochain, contre 80, 85 et 90 dollars précédemment.
Pour M. Omaïr, dont le pays fait partie de l'Opep, les prix ont atteint un niveau si bas que même les analystes n'ont pas prévu.
Il a attribué la dégringolade des cours à une surproduction d'environ 1,8 million de barils par jour combinée au ralentissement de l'économie mondiale.
On s'attend à ce que cela continue jusqu'à ce que la surproduction soit absorbée par le marché et que l'économie mondiale se reprenne. Selon les prévisions, cela n'arrivera pas avant la deuxième moitié de l'année, a-t-il déclaré.
Le ministre koweïtien a écarté la tenue d'une réunion d'urgence de l'Opep pour envisager une réduction de la production.
On n'a reçu jusqu'ici aucune invitation pour une réunion d'urgence de l'Opep. Personne au sein de l'Opep n'a appelé à une telle réunion et on aura notre prochaine rencontre en juin, a-t-il ajouté.
Trois membres du cartel, le Venezuela, l'Iran et l'Algérie ont appelé l'organisation à prendre des actions pour stopper la dégringolade des prix.
M. Omaïr a estimé que l'organisation ne pouvait calmer le marché si elle procédait à une réduction de quelque 500.000 barils par jour de sa production ou même d'un million de barils par jour car ne ne sera même pas égal à la surproduction qui existe actuellement sur la marché.
Si on réduit dans ces proportions, cela ne va pas calmer le marché. Alors on n'a qu'à attendre et voir, a dit le ministre koweïtien.