Chute des prix du pétrole: l'écosse demande d'urgentes mesures fiscales à Londres
Fergus Ewing, un responsable du Parti National Ecossais (SNP) au pouvoir à Edimbourg, a demandé au gouvernement de coalition de centre-droit aux commandes à Londres d'adopter trois mesures dès le prochain budget présenté en mars.
D'abord, une allocation pour soutenir l'investissement dans des nouveaux gisements et développer les gisements existants. Ensuite un crédit d'impôt pour l'exploration pour mettre fin au faible niveau d'exploration et de forages préliminaires. Enfin, la disparition d'un surcroît d'impôt de 12% instauré en 2011, a énuméré le ministre de passage à Londres.
Ces mesures sont urgentes car nous faisons face à de sérieux défis. Bien sûr, il y a le défi des coûts industriels que l'industrie elle-même doit régler, mais le gouvernement britannique doit de son côté apporter ces mesures fiscales, a souligné M. Ewing.
Le prix du baril de Brent de la Mer du Nord, qui fait référence en Europe, a plongé de près de 60% depuis juin. Il valait autour de 47 dollars mardi vers 12H00 GMT sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Cet effondrement touche particulièrement l'industrie pétrolière en Écosse, autour de son centre à Aberdeen (nord), car les compagnies sont confrontées à une raréfaction des ressources en mer du Nord, où les gisements nécessitent des technologies de plus en plus pointues et onéreuses.Le ministre écossais s'est néanmoins voulu confiant. Aberdeen est là depuis un moment, parfois le baril de pétrole a chuté jusqu'à 10 dollars le baril, en 1986 et 1999, puis il a rebondi. L'industrie pétrolière est forte et résistante, elle survivra à ces difficultés mais elle a besoin du soutien du gouvernement à long terme, ce qui malheureusement n'a pas été le cas jusqu'à présent.
Le parti nationaliste écossais, le SNP, reproche régulièrement au gouvernement britannique de tirer profit sans vergogne de la manne pétrolière écossaise sans en redistribuer suffisamment les bénéfices localement et au mépris de l'avenir de la filière, ce que les autorités de Londres contestent farouchement.
Cette question a occupé une place primordiale dans le débat sur l'indépendance de l'Écosse, rejetée par référendum le 18 septembre. Des partisans de l'unité britannique soulignent que l'Écosse, si elle avait opté pour l'indépendance, serait aujourd'hui en peine de tenir son équilibre budgétaire face à la chute des cours.
L'industrie pétrolière emploie quelque 225.000 personnes en Ecosse et a généré 17,7 milliards de livres de revenus à l'économie régionale en 2013, d'après l'agence Scottish Development International (SDI).
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