Le recul du baril menace 150 milliards de dollars de projets pétroliers
Tout dépendra de ce que les compagnies pétrolières décideront de faire mais si elles ne développent pas les gisements rentables à parti d'un baril de plus de 80 dollars, 150 milliards de dollars passeront à la trappe, a déclaré à l'AFP Per Magnus Nysveen, chef de l'analyse chez Rystad Energy.
Vendredi, le baril de Brent s'échangeait autour de 69 dollars à Londres, en repli de près de 40% depuis le mois de juin.
La chute du prix du pétrole, alors même que les coûts du secteur pétrolier restent très élevés, oblige les compagnies pétrolières soucieuses de préserver leurs liquidités à différer, voire à annuler, la mise en exploitation de certains gisements.
Le géant norvégien Statoil temporise par exemple dans le projet de développement de Johan Castberg, un énorme gisement pétrolier dans l'Arctique dont les réserves sont estimées entre 400 et 600 millions de barils mais dont la mise en exploitation s'annonce coûteuse.
Tout ce qui a un coût élevé sera vulnérable: l'Arctique, les sables bitumineux et les petits projets en eaux profondes, a fait valoir M. Nysveen.Tous les pays vont souffrir. La Russie va souffrir à cause de l'Arctique. Le Canada et l'Alaska vont souffrir (...) tandis que l'huile de schiste aux États-Unis est devenue moins chère à produire et ne devrait donc pas souffrir autant, a-t-il précisé.
Rystad Energy refuse de divulguer publiquement ses estimations sur l'évolution future du cours du baril mais, à en croire M. Nysveen, une remontée ne se profile pas dans l'immédiat.
L'offre est vraiment surabondante sur le marché aujourd'hui et nous pensons qu'elle sera encore plus surabondante au début de l'année prochaine, a-t-il dit.