Le brut monte mais le marché reste prudent avant la réunion de l'Opep
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet coté sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres valait 97,56 dollars, en hausse de 42 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 6 cents à 83,38 dollars, après être tombé la veille à 81,07 dollars, un plus bas depuis huit mois.
Le marché attend la réunion cruciale de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi et jeudi à Vienne.
Confrontés à la récente chute des cours du baril, tombés sous 100 dollars début juin à Londres pour la première fois depuis huit mois, les ministres des pays de l'Opep vont ainsi se retrouver à Vienne avec des visions très contrastées sur l'état du marché.
Plusieurs membres du cartel ont affiché leurs divergences: le Venezuela dénonce, comme l'Iran, "la surproduction des pays du Golfe" alors que l'Arabie saoudite insiste sur la nécessité de bien approvisionner le marché.
De plus, le ralentissement de l'économie mondiale renforce le risque d'un "effondrement" de la demande pétrolière, a estimé mercredi le ministre vénézuélien du Pétrole Rafael Ramirez, qualifiant de "nécessité" une stabilisation des prix du baril "au-dessus de 100 dollars".
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé mercredi que le marché du pétrole est certes "mieux approvisionné" que ces derniers mois mais il n'y a pas encore de surplus, car les prix restent élevés et les incertitudes nombreuses.
Dans son rapport mensuel, l'AIE a révisé à la baisse de 0,1 million de barils par jour (mb/j) sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012, à 89,9 mb/j, en raison d'un tableau économique qui "s'assombrit".
Pour David Hufton, analyste du cabinet PVM, la morosité ambiante devrait pousser l'Opep à discuter d'une réduction de sa production.
Mais pour les analystes de Saxo Banque, "les investisseurs se montraient anxieux" car le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, a évoqué, "ce week-end, l'hypothèse d'une besoin d'augmentation des quotas de production", qui pèserait lourdement sur les prix.
Sur le plan de la demande, les investisseurs guettaient mercredi le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves du plus gros consommateur d'or noir au monde.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un deuxième recul hebdomadaire consécutif des réserves de brut, en baisse de 1,6 million de barils, après avoir atteint en mai un record en 22 ans.
Les stocks d'essence devraient avoir grimpé de 600'000 barils tandis que ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) devraient s'être étoffés de 900'000 barils.
Mais l'attention des investisseurs restait largement concentré sur la situation en zone euro alors que la Grèce se prépare à un nouveau scrutin législatif dimanche, qui pourrait voir la victoire de la gauche radicale grecque, opposée aux plans d'austérité voulus par les bailleurs de fonds du pays.
Les investisseurs craignent qu'Athènes n'honore pas son engagement à poursuivre les réformes et que le pays ne soit contraint à terme à quitter la zone euro.
rp
(AWP / 13.06.2012 13h01)