Le baril cherche une direction, le marché digère l'AIE
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 106,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, progressait de 30 cents, à 91,32 dollar.
Après avoir timidement rebondi au cours des échanges asiatiques, les cours du baril évoluaient autour de l'équilibre.
Les prix du pétrole avaient dégringolé jeudi de près de 7 dollars à Londres et de plus de 4 dollars à New York, après l'annonce par l'AIE qu'elle allait mettre sur le marché en l'espace d'un mois 60 millions de barils puisés dans les réserves stratégiques de ses Etats membres.
L'Agence, qui représente l'intérêt des pays industrialisés, a expliqué vouloir compenser l'arrêt des exportations libyennes et apaiser les tensions de l'offre sur le marché avant la période estivale, marquée par une consommation énergétique accrue.
La décision était cependant accueillie avec circonspection par les analystes.
La spectaculaire réaction des marchés jeudi "était exagérée, et il faut s'attendre à voir les cours rebondir aujourd'hui, à mesure que les opérateurs digèrent le fait que l'impact à plus long terme sera limité", soulignaient ainsi les analystes de Westhouse Securities.
Selon eux, "la délicate mission d'assurer de l'équilibre entre l'offre et a demande sur le marché" devra in fine revenir aux pays producteurs.
"La balle est désormais dans le camp de l'Arabie Saoudite", premier exportateur mondial de brut et principal pays producteur à posséder d'importantes capacités de production excédentaires, confirmait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Cependant, "l'AIE va mettre sur le marché du brut léger et pauvre en soufre", d'une qualité comparable à celle de la production libyenne manquante et très appréciée des raffineurs, "et comme l'Arabie saoudite produit surtout un brut beaucoup plus lourd, les implications à long terme restent donc incertaines", ajoutait-il.
Par ailleurs, "à moyen terme, la décision de l'AIE pourrait être à double-tranchant, et entraîner une remise en question par l'Arabie saoudite de sa promesse d'accroître rapidement sa production" de façon très significative, relevaient les analystes de Commerzbank.
Les cours du pétrole bénéficiaient par ailleurs vendredi d'une légère dépréciation du dollar face à un euro revigoré par une hausse surprise en juin du principal indice du climat des affaires en Allemagne, l'Ifo, dans un marché restant prudent malgré la promesse de l'Europe de mettre sur pied un nouveau plan d'aide à la Grèce.
L'impact des propositions européennes pour résoudre la crise grecque "reste à déterminer, nous sommes engagés dans une période de forte volatilité des échanges pour l'avenir immédiat", soulignait Tamas Varga, du courtier PVM.