Le pétrole termine une semaine agitée à son plus haut en trois ans
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a clôturé en hausse de 56 cents à 72,58 sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de mai a gagné 32 cents à 67,39 dollars.
Comme ces derniers jours, le marché pétrolier avait vendredi les yeux rivés sur la Syrie et le risque de frappes militaires pouvant par ricochet perturber la production et les exportations d'or noir dans le monde.
Les Occidentaux passaient encore en revue leurs options militaires pour punir le régime syrien qu'ils accusent d'avoir perpétré l'attaque chimique présumée de Douma, malgré les mises en garde répétées de Moscou et du patron de l'ONU.
La Syrie a de son côté averti qu'elle n'aurait "d'autre choix" que de se défendre si elle était attaquée.
"A l'approche du week-end les investisseurs ont fait grimper les prix car ils s'inquiètent de ce qui pourrait se passer au cours des prochains jours et de toutes les conséquences qui pourraient en découler", a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
"La Syrie en tant que telle n'est qu'un tout petit pays producteur de pétrole", a rappelé M. Lipow. "Mais les Etats-Unis pourraient décider de prendre des sanctions contre la Russie ou l'Iran", deux acteurs majeurs sur le marché mondial de l'or noir, a-t-il ajouté.
Le cartel, associé à d'autres producteurs non membres du cartel dont la Russie, a décidé fin 2016 de limiter sa production afin de résorber les stocks excédentaires et tenter ainsi de redresser le prix.
Résultat: les réserves commerciales des pays de l'OCDE ont encore reculé en février, de 26 millions de barils à 2,8 milliards de barils, soit leur "plus bas niveau depuis avril 2015". Elles pourraient selon l'AIE atteindre, voire être en-dessous du niveau moyen sur cinq ans, au mois de mai.
L'OPEP avait jeudi dans son propre rapport mensuel évoqué aussi une réduction des stocks de brut dans le monde, en raison notamment d'une baisse de la production en Angola, au Venezuela, en Algérie et en Arabie Saoudite.
Les réserves mondiales diminuent alors même que les Etats-Unis continuent sans relâche leurs extractions. Dernier signe en date: selon le rapport hebdomadaire de la société américaine Baker Hughes publié vendredi, le nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis a augmenté de 7 puits à 815 unités. Ce chiffre donne une indication de la production américaine de brut à venir.
(c) AFP