Dopé par le Moyen-Orient, le pétrole au plus haut en 3 ans à Londres
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé en hausse de 2,39 dollars à 71,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), son plus haut niveau en clôture depuis fin 2014.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de mai a pris 2,09 dollars pour finir à 65,51 dollars.
"La séance du jour reste focalisée sur les thématiques géopolitiques", a expliqué Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Les cours du pétrole, après avoir baissé la semaine dernière avec le risque d'une "guerre commerciale" entre la Chine et les Etats-Unis, montent désormais avec les peurs d'une "guerre des missiles", a-t-il souligné.
Depuis l'attaque présumée aux "gaz toxiques" qui aurait fait des dizaines de morts samedi dans la ville de Douma, dernier bastion rebelle aux portes de la capitale syrienne, Donald Trump fait planer la menace d'une intervention militaire.
La Maison Blanche a annoncé mardi que le président américain ne participerait pas, comme initialement prévu, au Sommet des Amériques en fin de semaine au Pérou, mais qu'il resterait à Washington "pour superviser la réponse américaine à la Syrie".
"Des frappes aériennes américaines et françaises sur la Syrie ne concerneraient pas le marché du pétrole en tant que tel, mais la Russie a prévenu qu'elle pourrait répliquer militairement", a noté Olivier Jakob, qui estime que cela pourrait éventuellement donner lieu à des sanctions américaines sur le pétrole russe.
"Les Etats-Unis pourraient aussi décider de prendre des mesures contre l'Iran, un autre important producteur de pétrole", a souligné Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
Semblant répondre point par point aux récentes attaques de Donald Trump, le dirigeant chinois a notamment promis une "nouvelle phase" d'ouverture de l'économie de son pays. Le président américain l'a remercié pour "ses paroles aimables".
Ces éléments ont éclipsé un rapport mitigé de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a légèrement révisé à la baisse ses prévisions de production de brut aux Etats-Unis en 2018 (à 10,7 millions de barils par jour) et à la hausse ses prévisions pour 2019 (à 11,4 millions de barils par jour).
(c) AFP