Le brut recule dans un marché prudent avant la réunion de l'Opep
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 114,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 87 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude"(WTI) pour la même échéance perdait 78 cents à 99,44 dollars.
"Le débat sur une hausse des quotas devrait peser sur les prix avant la réunion de l'Opep", observaient les analystes de la Commerzbank.
L'Opep, qui se réunit mercredi à Vienne sur fond d'enlisement de la crise libyenne, devrait laisser inchangés ses quotas de production, en dépit de l'envolée des prix du brut et d'une pression accrue des pays consommateurs, estiment les analystes.
L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a demandé à plusieurs reprises aux pays de l'Opep d'augmenter leur production afin de contrer la récente montée des cours sur fond de tensions géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Les observateurs s'attendent globalement à un statu quo lors de cette réunion, mais ils "s'orientent désormais vers un ajustement à la hausse des quotas officiels pour s'adapter aux niveaux de l'offre actuels", prévenait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Une hausse des quotas pèse habituellement sur les cours mais un simple ajustement au niveau actuel de production "ne devrait pas entraîner une hausse effective de l'offre sur le marché", expliquait M. Jakob, alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, s'inquiète de la baisse de la demande.
Du côté de la demande, les cours du pétrole subissent toujours le scepticisme des marchés quant à la santé de l'économie américaine, premier consommateur de brut au monde, où la demande d'or noir reste en berne.
Ces inquiétudes avaient été alimentées la semaine dernière par une série d'indicateurs américains décevants, notamment sur le secteur immobilier et le marché du travail, tous deux particulièrement touchés par la crise et qui peinent à se redresser, ainsi que par l'augmentation inattendue des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 27 mai.
Les réserves pétrolières des Etats-Unis pourraient cependant être reparties à la baisse la semaine dernière, du fait de la fermeture de l'oléoduc de Keystone, qui transporte du brut canadien vers la région du Midwest aux Etats-Unis.
Mais cette diminution devrait être peu importante car les stocks américains restent surabondants et l'oléoduc, qui achemine chaque jours près de 600'000 barils de brut, a rouvert dimanche.