Pétrole: le marché pas totalement rééquilibré fin 2016, risque d'un contre-choc
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait estimé, dans son dernier rapport mensuel, que le marché pétrolier était résolument en voie de rééquilibrage, grâce à une diminution de l'offre en provenance des pays hors OPEP (dont les Etats-Unis) et à une croissance de la demande mondiale estimée à 1,2 million de barils par jour (mbj) en 2016.
Elle avait prévenu qu'un éventuel changement dans ses estimations de consommation interviendrait plus probablement à la hausse qu'à la baisse.
Il ne sera pas totalement rééquilibré à la fin de l'année (...) mais ça soutient quelque part une reprise du prix, a-t-il ajouté. Mais je ne vais pas vous dire quelle va être le prix du pétrole demain, j'en suis incapable. Je ne suis pas sûr qu'il monte, il va peut-être redescendre aussi vite qu'il est monté, a-t-il nuancé.
Les cours du pétrole sont sur une courbe ascendante depuis les points bas atteints en janvier, flirtant désormais avec la barre des 50 dollars le baril, en raison d'une baisse de la production américaine et des incendies de forêts qui ralentissent la production au Canada.
Mais le PDG de Total a mis en garde: le déclin naturel des gisements, qui entraîne une baisse de la production mondiale de 5% en moyenne chaque année, risque de ne pas être compensé par les sous-investissements des compagnies pétrolière, ce qui est susceptible de causer un contre-choc pétrolier.
En raison de la chute du prix du brut observée depuis mi-2014, les groupes du secteur ont en effet drastiquement réduit leur investissements, annulant ou reportant des projets qui auraient permis d'alimenter la production après 2018.
On arrête de lancer beaucoup de nouveaux projets. C'est une industrie qui investissait 700 milliards de dollars en 2014, qui va en investir cette année 400 milliards, c'est quand même une forte chute, a relevé M. Pouyanné.
(c) AFP