Le pétrole reste sous pression, inquiétudes sur la demande
Vers 17H00 GMT (19H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 49,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 12 cents par rapport à la clôture de mardi.
"Les prix du brut sont restés sous pression après les fortes fluctuations de mardi, atteignant leur plus faible niveau en une semaine alors que des inquiétudes sur un ralentissement de la demande et une surabondance de l'offre continuent de plafonner tout mouvement de hausse", estimait Michael Newson chez CMC Markets.
Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, le marché n'est pas non plus resté insensible au chiffre des ventes de détail en septembre aux États-Unis, plus gros consommateur de pétrole au monde, qui ont augmenté moins que prévu (+0,1%), confirmant un certain ralentissement macroéconomique américain observé depuis quelques semaines.
Les chiffres des ventes de détail donnent une première idée de l'évolution des dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique américaine.
"Cet élément s'ajoute à une anxiété légitime des investisseurs à propos de la conjoncture mondiale, ce qui fait craindre une demande en pétrole faible dans les prochains mois et, par conséquent, un excès d'offre persistant", poursuivait Christopher Dembik.
"Les espoirs de retrouver un marché pétrolier plus équilibré début 2016 ont été douchés par les dernières prévisions de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE)", notait de son côté Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.
Dans son dernier rapport, l'AIE a en effet une fois encore augmenté ses prévisions pour la demande mondiale de pétrole en 2015, s'attendant à une augmentation de 1,8 million de barils par jour (mbj), mais elle envisage seulement une croissance de 1,2 mbj l'année prochaine, soit moins que prévu précédemment.
"Si l'on regarde les dernières données macroéconomiques venant des plus gros pays consommateurs, les estimations de l'AIE sur la demande n'ont pas l'air sur-estimées", jugeait Fawad Razaqzada, chez Forex.
Par ailleurs, le surplus d'offre d'or noir continuait de peser sur les cours, notamment la perspective d'un retour de la production iranienne sur les marchés internationaux après la levée des sanctions internationales contre le pays, qui pourrait intervenir au début de l'année prochaine.
Un pessimisme que ne parvenait pas à contrebalancer les estimations de l'AIE selon lesquelles près de 500.000 barils par jour vont disparaître du marché en raison de la baisse des cours, ni un rapport mensuel du ministère de l'Énergie américain (DoE) qui a annoncé que la production nationale chuterait à raison de 93.000 barils par jour en novembre, ce qui serait la baisse la plus rapide depuis 2007.
(c) AFP