Le pétrole oscille faiblement autour de l'équilibre gêné par l'excédent d'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent pour livraison en janvier valait 64,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en légère hausse de 34 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2 cents à 60,92 dollars. Vers 14H00 GMT, le cours de la référence américaine du brut est tombée à un nouveau plus bas depuis juillet 2009, à 60,09 dollars, s'approchant du seuil psychologique de 60 dollars.
Les cours du WTI avaient rebondi légèrement après la hausse plus importante que prévue des ventes de détail aux États-Unis, chiffre très surveillé dans un pays où la consommation est le moteur essentiel de la croissance.
Mais l'accalmie a été de courte durée, le cours du pétrole restant plombé par des fondamentaux baissiers, alors que les marchés digéraient toujours la révision à la baisse de la demande globale par l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), intervenue mercredi.
Le cartel de douze pays, qui pompe environ un tiers du brut mondial, prévoit désormais une hausse de la demande de 1,12 million de barils par jour (mbj) en 2015, à 92,26 mbj, contre une augmentation de 1,19 mbj jusqu'à présent.De plus, les commentaires du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi mercredi, demandant pourquoi il devrait réduire sa production, a réduit à néant toutes suspicions sur une éventuelle réduction de l'offre de l'Arabie saoudite, commentait Alastair McCaig d'IG.
Les prix devraient rester bas l'année prochaine et ne commencer à remonter que graduellement vers la fin d'année, car la surabondance de l'offre pourrait prendre jusqu'à un an à se résorber, selon les experts de Barclays.
Il ne serait pas étonnant de voir les prix chuter autour des 40 dollars le baril à court terme, remarquait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis, tant l'excédent d'offre est important sur le marché.
La banque d'affaires française estime que le cours du Brent atteindra en moyenne 74 dollars le baril en 2014.
La baisse des prix va tester la rentabilité des producteurs de pétrole de schiste américain, plus cher à extraire, mais pas uniquement.
Les exploitations canadienne d'or noir tiré des sables bitumineux, ou encore le pétrole de pré-sal brésilien seront également à la peine, précisait M. Deshpande.
Le groupe pétrolier britannique BP, qui a fixé le seuil de la rentabilité de ses projets amonts à 80 dollars le baril, étudie la résistance de tout son portefeuille à des prix atteignant 60 dollars le baril.
Cependant, d'après Commerzbank, la demande globale de pétrole devrait progressivement aider le marché à se stabiliser.
L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) et l'Opep prévoit une croissance de la demande à 1.1 billions de barils par jour (mbj) en 2015, ce qui est une hausse plus conséquente que cette année, expliquait Commerzbank.
La banque allemande s'attend à ce que les prix du pétrole remonte à 80 dollars après une première moitié d'année en dent de scie.