Les cours grimpent légèrement, soutenus par la demande et le dollar US
Londres - Les prix du pétrole montaient légèrement mercredi en cours d'échanges européens, toujours aidés par un affaiblissement du dollar et de bonnes perspectives sur la demande mondiale, malgré les appels à la prudence émis mardi par l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
Vers 10H00 GMT (11H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 98,19 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait quant à lui 45 cents à 91,83 dollars.
Les cours du baril, qui avaient évolué en dents de scie mardi dans un marché nerveux, gagnaient du terrain sur fond de net affaiblissement de la monnaie américaine, propre à favoriser les achats de brut libellés en dollars.
Par ailleurs, "les prix restent portés par des températures hivernales en dessous de la moyenne dans l'hémisphère nord, et l'optimisme qui domine parmi les opérateurs" sur les perspectives de la consommation mondiale, relevait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
A la suite de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a une nouvelle fois, dans son rapport mensuel publié mardi, revu en nette hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011.
"Mais la réaction relativement limitée du marché à cette publication très positive montre combien les prix du pétrole ont des difficultés pour monter encore plus haut, à partir des cours actuels", déjà élevés, ajoutait M. Petersson.
Les prix avaient bondi de plus de 3,50 dollars la semaine dernière à New-York et franchi vendredi à Londres la barre des 99 dollars pour la première fois depuis octobre 2008.
Le fait que l'Opep, selon le rapport de l'AIE, "continue d'accroître secrètement sa production contribue à freiner les prix, d'autant que l'AIE considère que les pays de l'OCDE sont bien approvisionnés", soulignait par ailleurs Filip Petersson.
L'Agence internationale de l'Energie avait par ailleurs prévenu que la récente montée des prix posait "un vrai risque économique", soulignant que les cours du brut ont grimpé de 25% depuis septembre après une année de relative stabilité.
Pour sa part, le Brent londonien recevait un soutien particulier en raison des perturbations de la production en mer du Nord. Selon l'agence Dow Jones Newswires, la compagnie anglo-néerlandaise Shell a annoncé mardi la fermeture momentanée de ses quatre plateformes en mer du Nord après un incident survenu samedi.
"Le Brent a beau être plus proche des 100 dollars que le WTI (coté à New-York) et cela pourrait attirer momentanément à Londres des opérateurs désireux de franchir ce seuil magique. Mais on voit mal comment le marché européen pourrait conserver une telle avance par rapport aux autres marchés" énergétiques, avertissait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
jq
(AWP/19 janvier 2011 12h35)