Le pétrole en nette hausse après les stocks américains de brut
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 40,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,26 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en avril prenait 1,49 dollar à 37,99 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, orientés à la hausse depuis le début des échanges européens, ont accéléré la cadence après la publication par le département américain de l'Énergie (DoE) des données hebdomadaires sur l'état des réserves de brut aux États-Unis.
"Les cours du pétrole ont accru leurs gains après que les stocks américains hebdomadaires de brut ont progressé de 3,88 millions de barils, plus que ce que prévoyaient les estimations mais bien en dessous de la hausse incroyablement forte vue la semaine (précédente)", soulignait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Lors de la semaine achevée le 4 mars, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 3,9 millions de barils pour atteindre 521,9 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de 3,5 millions de barils.
En revanche, la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) avait prévu une progression un peu plus forte, de 4,4 millions de barils, dans une estimation parue mardi soir.Les stocks d'essence ont quant eux baissé de 4,5 millions de barils, largement plus que ne le prévoyaient les experts de Bloomberg (-1,5 million de barils) et l'API (-2,1 millions) tandis que les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.), ont baissé de 1,1 million de barils, soit nettement plus également que ne s'y attendait l'API (-128.000 barils) et les experts de Blooomberg, qui tablaient sur une progression de 900.000 barils.
"Après la hausse étonnamment forte de 10,4 millions de barils de la semaine dernière, le marché s'attendait à une augmentation plus modérée d'environ 3 à 4,5 millions de barils cette fois", expliquait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Mais dans la mesure où le chiffre de l'Energy Information Administration (EIA, une antenne du DoE, ndlr) "était dans la fourchette attendue, les prix du pétrole ont rebondi par effet de soulagement", ajoutait l'analyste.
Ce dernier reconnaissait toutefois que le rapport du DoE restait mitigé puisque d'une part, les stocks de produits distillés et d'essence avaient décliné, mais d'autre part, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, avaient augmenté (+600.000 barils), tout comme la production américaine.
Cette dernière, très surveillée par les analystes, a en effet cessé son mouvement de recul constaté durant les six semaines précédentes. Elle a progressé, mais très légèrement, à hauteur de 1.000 barils par jour (b/j), pour atteindre 9,078 millions de barils par jour (mbj).
"Si le pétrole parvient à conserver ses gains, alors cela suggèrerait des profits supplémentaires dans les jours à venir. Dans le cas contraire, un recul est probable, surtout étant donné qu'il n'y a eu aucun progrès concernant l'accord de gel de production entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie", poursuivait M. Razaqzada.
Les cours du brut, qui ont perdu plus de 60% depuis juin 2014 en raison d'une offre largement excédentaire, ont amorcé une nette reprise depuis la mi-février et la proposition faite par l'Arabie saoudite et la Russie - les deux plus gros producteurs de brut au monde -, ainsi que le Qatar et le Venezuela, d'un accord pour geler leur production à ses niveaux de janvier afin d'enrayer la chute des prix.
Depuis, d'autres spéculations se sont faites jour concernant la tenue d'une réunion entre producteurs de l'OPEP et hors du cartel à la fin du mois de mars, possiblement en Russie.
Si le ministre koweïtien du pétrole a quelque peu douché les espoirs des investisseurs mardi en prévenant que son pays ne participerait à un accord de gel de la production que si tous les grands producteurs, dont l'Iran, font de même, ces déclarations ont été contrebalancées par des propos plutôt encourageants du ministre nigérian du pétrole.
"Je ne m'inquiète pas trop si deux (le Koweït et l'Iran, ndlr) des quelques 40 producteurs, parmi lesquels des non-Opec, décident de ne pas se plier au gel, je pense qu'on peut quand même produire l'effet désiré", a estimé le ministre nigérian de l'Énergie, Emmanuel Ibe Kachikwu.
Ce dernier a en effet rappelé que son pays, membre de l'OPEP, était "en première ligne" pour pousser à un accord mondial sur le gel du niveau de la production de pétrole et qu'il était "content de voir que nous faisons des progrès", même si "nous avançons pas à pas".
Selon des informations relayées par Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group, le vice-ministre irakien du Pétrole, Fayadh Nema, aurait confirmé la tenue le 20 mars à Moscou d'une réunion des grands pays producteurs de pétrole.
(c) AFP