Le pétrole tâtonne, plombé par des fondamentaux de marché moroses
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 46,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 8 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 86 cents à 44,85 dollars.
Les prix du pétrole restaient volatiles dans un marché incertain quant à l'attitude à adopter face à des fondamentaux baissiers.
Le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) paru lundi a contribué à plomber le moral déjà en berne des marchés.
L'Opep a en effet estimé que la demande allait croître un peu moins vite que prévu en 2016 lestée par un ralentissement économique en Chine et au Brésil, tandis que l'offre allait continuer de progresser, même si la production américaine devrait commencer à se tasser.
"On peut tirer une conclusion évidente de ce rapport, c'est qu'en ce qui concerne l'équilibre entre l'offre et la demande il n'y aura pas de changement entre 2015 et 2016", expliquaient les analystes de PVM.
Les experts d'Energy Aspects estimaient ce mardi que la demande chinoise devrait seulement croître de 260.000 barils par jour (bj) en 2016, contre 400.000 bj en 2015.
La demande chinoise devrait ainsi s'élever à 10,7 millions de barils par jour (mbj) en 2016, toujours selon Energy Aspects qui voit la croissance de la demande mondiale diminuer de 1,1 million de barils par jour en 2016 et atteindre 95,1 mbj.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait pourtant estimé la semaine dernière dans son rapport que le marché pourrait presque se rééquilibrer en 2016.
Mais les experts de PVM appelaient les observateurs qui penchent pour un rééquilibrage du marché l'année prochaine à la prudence, car il faudrait seulement que l'Opep augmente sa production à 32,28 millions de barils par jour pour que le déséquilibre en 2016 soit le même qu'en 2015.
"Un chiffre très proche de leurs niveaux de production actuels, selon certaines sources", notaient les analystes.
Au cours du deuxième trimestre 2015, la production de brut de l'Opep, selon des sources secondaires citées par le cartel, s'élevait à 31,02 millions de barils par jour.
"La persistance durable d'un excès d'offre et d'une demande mondiale qui devrait rester atone l'an prochain pourrait conduire le pétrole vers le seuil des 30 dollars le baril, ce qui constitue une cible conservatrice", soulignait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Et selon l'analyste, un recul beaucoup plus accentué n'est pas exclu "étant donné que rien aujourd'hui ne permet d'espérer un redémarrage substantiel de la croissance mondiale".
(c) AFP