Le brut toujours en petite baisse, sur un marché attentiste
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,10 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, se repliait de 50 cents à 105,71 dollars.
Faute de rebondissements majeurs dans l'actualité, "le marché reste stable, et cela malgré la poursuite de la contestation au Yémen, en Algérie et en Syrie, et alors qu'il y a peu de signes d'un départ du colonel Kadhafi du pouvoir en Libye", observait David Hart, analyste de Westhouse Securities.
Plusieurs centaines de milliers de militants pro et anti-régime se faisaient face vendredi à Sanaa au Yémen, alors que la coalition internationale continuait à bombarder les forces du colonel Kadhafi en Libye et que de nouvelles manifestations avaient lieu en Syrie.
Si ces tensions géopolitiques, qui laissent redouter une perturbation prolongée de l'offre de brut, maintiennent les cours du baril à un niveau élevé, "le regain d'inquiétude sur les dettes souveraines européennes encouragent une pression à la baisse" sur le marché, expliquait M. Hart.
Les indicateurs américains mitigés publiés jeudi et vendredi entretenaient l'hésitation des investisseurs, entre recul inattendu des commandes de biens durables en février, baisse du nombre d'inscriptions hebdomadaires au chômage, et révision en hausse sensible du PIB aux Etats-Unis pour le 4e trimestre 2010.
Pour les analystes du cabinet JBC Energy, cependant, "les pertes de la production pétrolière libyenne et la situation géopolitique en général dans la région devraient être largement suffisantes pour compenser les craintes sur la crise des dettes européennes".
Alors que la production libyenne est déjà quasiment arrêtée en raison des combats, l'Union européenne (UE) s'est dite prête jeudi soir à bloquer tous les revenus pétroliers et gaziers du régime de Mouammar Kadhafi.
Ainsi, "l'Europe va devoir se passer pendant une période prolongée de la plus grosse partie du 1,1 million de baril par jour qu'elle importait de Libye l'an dernier: cela exacerbe considérablement les tensions du marché, d'autant que les exportations de brut de Russie (principal producteur mondial, ndlr) vers l'Europe se réduisent au profit de l'Asie", a averti JBC Energy.
Le marché continuait par ailleurs de surveiller la situation au Japon, où le Premier ministre Naoto Kan a reconnu que la situation restait "imprévisible" à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, où les travaux s'éternisaient.
Toutefois plusieurs raffineries du pays ont rouvert: "Une capacité de raffinage d'environ 700'000 barils par jour revient sur le marché (...). Une partie de cette source de demande en pétrole brut va commencer à revenir à un moment donné", a noté Tom Bentz, de BNP Paribas.
rp
(AWP/25 mars 2011 18h30)