En petite hausse, le marché s'inquiète toujours de l'offre
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 112,33 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Il réduisait ses gains après avoir grimpé de près de 2 dollars dans les échanges asiatiques.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril gagnait 13 cents, à 98,01 dollars.
"Les soulèvements en Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient dominent le marché: après la poursuite des violences ce week-end en Libye et l'extension de la contestation dans la région, les prix (du pétrole) restent soutenus" sur un marché anxieux, commentait David Hart, de Westhouse Securities.
L'opposition libyenne, forte du contrôle de l'Est et de plusieurs villes de l'Ouest, se préparait lundi à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi continuait de minimiser l'insurrection qui ébranle son régime.
Selon un responsable de la compagnie libyenne Arabian Gulf Oil cité par le Wall Street Journal, les exportations de pétrole, interrompues depuis plusieurs jours, sont cependant sur le point de reprendre à Tobrouk, ville sous contrôle des insurgés.
"Même si Kadhafi est renversé, la Libye devrait voir sa production de brut continuer de dégringoler dans les prochaines semaines, alors que de nombreux travailleurs ont été évacués par les compagnies pétrolières", tempérait Jochen Hitzfield, de Crédit Suisse.
L'Agence internationale de l'Energie (AIE) avait estimé jeudi dernier que 500.000 à 750.000 barils par jour, soit moins de 1% de la consommation mondiale, avaient déjà été retirés du marché du fait de la crise libyenne.
"Cette perte de production peut être compensée par l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr), mais le risque le plus redouté est une contagion des révoltes à d'autres gros pays producteurs, auquel cas le cartel ne sera plus en mesure de compenser l'impact" sur l'offre, ajoutait-il.
Signe des tensions croissantes dans la péninsule arabique, deux manifestants ont été tués dimanche par des tirs de la police dans le sultanat d'Oman, tandis que les manifestations se poursuivaient au Yémen et à Bahreïn.
Alors que l'Arabie saoudite, de loin le plus gros producteur de l'Opep, s'est engagée la semaine dernière à compenser toute carence apparaissant sur le marché, l'Iran a fait entendre dimanche une voix discordante, exacerbant la nervosité des opérateurs.
"Les membres de l'Opep n'ont pas besoin de prendre de décisions hâtives et unilatérales" d'augmentation de la production, a déclaré dimanche le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mir Kazemi, dont le pays préside cette année le cartel, assurant qu'aucune réunion extraordinaire de l'Opep n'était prévue.
En revanche, la compagnie nationale du Koweït, KPC, a indiqué à l'agence Dow Jones Newswires, être prête à pomper plus de brut "pour aider à apaiser la volatilité des marchés" si nécessaire, précisant qu'elle suivrait l'Arabie saoudite.
L'AIE avait de son côté affirmé vendredi que les stocks des pays consommateurs restaient importants et qu'elle était prête "à réagir promptement si la situation s'aggravait".
jq
(AWP/28 février 2011 12h32)