Le brut termine en hausse à New York, aidé par la baisse du dollar
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en hausse lundi à New York, portés par la baisse du dollar ainsi que par l'espoir suscité par un discours prévu mardi du président de la banque centrale américaine Ben Bernanke.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a gagné 1,33 dollar à 88,43 dollars par rapport à la clôture de vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE), et dont lundi était le dernier jour de cotation, a terminé à 103,55 dollars, en hausse de 1,15 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
La hausse de lundi a été motivée "par différents facteurs", a constaté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Le principal a été la hausse de l'euro, qui rebondissait face au dollar après un indicateur décevant aux Etats-Unis, a-t-il fait valoir.
Une baisse de la monnaie américaine favorise les achats de barils d'or noir, libellés en dollars, pour les investisseurs munis de devises étrangères.
"Les ventes au détail ne sont pas géniales, l'activité manufacturière à New York était un peu meilleure, mais toujours loin" de refléter une accélération des commandes, a remarqué de son côté Phil Flynn, de Price Future Group.
Les ventes au détail ont baissé aux Etats-Unis en juin, pour le troisième mois d'affilée. Elles ont reculé de 0,5% par rapport au mois précédent, alors que l'estimation médiane des analystes les donnait en hausse de 0,2%.
Il faut remonter à décembre 2008 pour trouver trace d'une baisse des ventes de détail sur trois mois consécutifs. Elles avaient alors reculé pendant six mois de suite, de juillet à décembre, alors que le pays s'enfonçait dans la récession.
L'activité manufacturière de la région de New York s'accélère, selon l'indice Empire State pour le mois de juillet publié lundi par la banque centrale américaine (Fed).
Surtout, "l'espoir revient sur le marché" avec l'audition mardi devant le Congrès de Ben Bernanke, le président de la Fed, qui devrait distiller des indices sur les prochaines étapes de la politique monétaire de la Fed, a commenté Matt Smith.
Sur le plan international, le marché a gardé les yeux tournés vers le Golfe. Les Emirats arabes unis y ont inauguré un oléoduc contournant le détroit d'Ormuz. Une première livraison a abouti dimanche au terminal de Foujeirah sur la mer d'Oman.
Cet oléoduc de 360 kilomètres de long permet aux Emirats, pays produisant environ 2,5 millions de barils par jour (mbj), d'échapper aux menaces répétées de l'Iran de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent environ 30% du trafic pétrolier maritime mondial, pour répliquer aux sanctions internationales contre Téhéran.
"Avec l'ouverture de cette nouvelle infrastructure, le volume de brut des pays du Golfe qui peut être acheminé par des oléoducs de la région en évitant le détroit d'Ormuz s'élèvera à 6,3 millions de barils par jour", a observé Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
"On s'y attendait, toutefois le fait que plus de pétrole (transite à l'abri des menaces de l'Iran) lève quelques tensions" dans cette région volatile, a noté Phil Flynn.
En outre, les opérateurs ont suivi l'incident qui a opposé au large de Dubaï un navire militaire américain à une petite embarcation, a indiqué Matt Smith tout en jugeant "limité" son impact sur les cours.
Selon un responsable des Emirats arabes unis, un pêcheur indien a été tué et trois autres ont été blessés dans des tirs du bâtiment américain, le pétrolier-ravitailleur USNS Rappahannock. L'armée américaine a expliqué avoir fait usage d'une mitrailleuse lourde contre l'embarcation civile "après qu'elle n'eut pas répondu aux avertissements et alors qu'elle se rapprochait rapidement".
Et de manière générale, les analystes décrivaient un marché orienté à la hausse, les experts d'Aurel BGC évoquant un palier proche de 90 dollars.
rp
(AWP / 17.07.2012 06h21)