Le brut reprend sa baisse à New York, toujours plombé par l'Europe
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont repris leur recul lundi à New York, dans un marché toujours pénalisé par de fortes inquiétudes pour la demande en zone euro avant un sommet européen très attendu, alors que s'atténuaient des craintes de perturbations de la production aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a abandonné 55 cents à 79,21 dollars par rapport à son cours de clôture vendredi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE), s'est maintenu au-dessus de la barre de 90 dollars, sous laquelle il s'était incliné jeudi pour la première fois en un an et demi, à 91,01 dollars, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de vendredi.
"En dépit d'un rebond en fin de séance, les cours du pétrole restent très affectés par la macroéconomie et par un marché d'humeur maussade, dans le sillage des places boursières et de l'euro", qui cédait du terrain face au dollar, a commenté David Bouckhout, de TD Securities.
Le renchérissement du billet vert rend moins attractifs les achats de matières premières libellés en dollars pour les acheteurs munis d'autres devises.
"Les investisseurs sont inquiets à l'approche du sommet européen cette semaine (jeudi et vendredi), ils n'ont pas vraiment d'espoir de voir quoi que ce soit de concret en sortir, et cela favorise une chute libre des actifs jugés les plus risqués", comme la devise européenne ou les matières premières, a ajouté le courtier.
"Le déclin récent des prix des matières premières est le plus marqué depuis les mois qui ont suivi la chute de Lehman Brothers (qui avait déclenché une crise financière d'une ampleur plus vue depuis 1929, ndlr), ce qui prouve que les marchés attendent peu de progrès sur le front de la dette européenne et anticipent un plus fort ralentissement de la croissance chinoise," ont renchéri les experts de la banque Barclays.
A Londres comme à New York, les prix du pétrole ont effectivement perdu près du tiers de leur valeur depuis leurs récents sommets en mars.
Selon Phil Flynn, de Price Futures Group, "les perturbations dans le Golfe du Mexique à l'approche de (la tempête tropicale) Debby ont apporté un peu de soutien aux cours du brut" dans la matinée, mais cet effet s'est peu à peu dissipé à mesure que s'amélioraient les prévisions météorologiques des autorités américaines pour la région.
La tempête Debby s'affaiblissait en effet sensiblement et s'éloignait lentement du Golfe du Mexique, qui représente près du quart de la production américaine d'or noir, selon le National Hurricane Center, ce qui laissait envisager une reprise rapide des opérations sur les plateformes arrêtées.
Le personnel de 61 plateformes dans le golfe du Mexique a été évacué alors que Debby, formée au sud-est des Etats-Unis, se rapprochait vers la côte Nord de la Floride. Selon les autorités américaines, "environ 22,7%" de la production du golfe du Mexique a ainsi été stoppée.
"On s'attend à ce que la production reprenne d'ici à quelques jours", a souligné M. Bouckhout.
rp
(AWP / 26.06.2012 06h21)