Le brut poursuit sa baisse après nouvelle hausse des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 118,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance creusait ses pertes, abandonnant 1,21 dollar à 98,38 dollars.
"Les yeux sont tournés vers une situation potentielle de défaut de paiement aux Etats-Unis, à mesure que se réduit le délai" pour parvenir à un accord sur le relèvement du plafond de la dette du pays, soulignaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Les élus républicains et démocrates au Congrès américain doivent parvenir à un compromis avant le 2 août faute de quoi les Etats-Unis risqueraient de se trouver en défaut de paiement. L'enlisement des discussion renforce par ailleurs la perspective d'une dégradation de la note de la dette américaine.
"Les prix du pétrole reflètent la menace, de facto, d'un défaut de paiement qui pourraient affecter la demande du plus gros consommateur de pétrole dans le monde, les Etats-Unis", confirmaient les analystes de Commerzbank.
"Les opérateurs sont réticents à modifier leurs positions (sur le marché) avant qu'un accord politique soit finalement annoncé aux Etats-Unis", observait de son côté Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
"Pour la plupart d'entre eux, plus on restera dans l'impasse, et plus les actifs comme les marchés boursiers et les matières premières souffriront", pâtissant de l'aversion des investisseurs pour les placements jugés risqués, ajoutait-il.
La rechute des commandes de biens durables en juin, annoncée mercredi, a accéléré le repli des cours, alors que les investisseurs scrutent tout signe confirmant le ralentissement de la reprise économique aux Etats-Unis.
Les cours du pétrole pâtissaient par ailleurs des chiffres hebdomadaires décevants du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'une hausse surprise de 2,3 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 22 juillet, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires s'attendaient au contraire à une baisse de 1,4 million de barils.
Ces réserves avaient chuté de plus de 21 millions de barils sur les sept semaines précédentes.
Les stocks d'essence, très surveillés en cette période estivale de grands déplacements en voiture, ont aussi progressé, de 1 million de barils, là où analystes anticipaient une hausse de seulement 400'000 barils.
Enfin, les stocks de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) ont augmenté deux fois plus qu'attendu, de 3,4 millions de baril.
"Une fois de plus, ce rapport reflète la faiblesse de la demande sur le marché américain", commentait Christophe Barret, de Crédit Agricole CIB.
"Les effets de la vente de pétrole issu des stocks stratégiques" dans le cadre d'une opération de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) annoncée fin juin, "se feront sentir à partir de la semaine prochaine" et devraient entraîner de nouvelles hausses des stocks sur les prochaines semaines", avertissait-il.
rp
(AWP / 27.07.2011 18h32)