Le brut recule dans un marché prudent avant les stocks américains
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 118,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,21 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 81 cents à 98,56 dollars, perdant un peu de terrain après avoir engrangé plus de 2 dollars la veille.
"Le Brent se repliait après avoir momentanément monté dans les échanges asiatiques", tiré vers le bas par la morosité des marchés d'actions et un raffermissement du dollar, propre à rendre moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, notait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
"Il y a de bonnes raisons de croire que les prix du pétrole ont encore du potentiel pour baisser davantage. Les indicateurs publiés mardi (aux Etats-Unis) ne traduisaient pas précisément une embellie de l'économie américaine", précisait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en mai pour la première fois en dix mois sous le coup d'une forte baisse des ventes du secteur automobile.
"Il y a chaque jours de nouveaux signes indiquant que les entreprises se préparent à des temps difficiles. Cela n'encourage pas à l'optimisme sur les perspectives" de la demande pétrolière américaine, a relevé M. Beutel.
Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront attentivement mercredi le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une baisse de 500.000 barils sur la semaine achevée le 10 juin. En revanche, les réserves d'essence auraient augmenté de 400.000 barils et celles de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) de 900.000 barils.
La fédération professionnelle américaine API, qui publie ses propres statistiques, a quant à elle estimé mardi soir que les réserves de brut avaient chuté de 3 millions de barils la semaine dernière.
Cependant, "une partie de cette réduction des stocks américains pourrait être due à la fermeture début juin de l'oléoduc Keystone" qui achemine aux Etats-Unis le brut canadien, plutôt qu'à un accroissement de la consommation, car "la cadences des raffineries a légèrement ralenti", avertissaient les experts de Commerzbank.
L'écart de prix entre le baril de Brent échangé à Londres et celui de "light sweet crude", ou WTI, coté à New York, les deux cours de référence pour les marchés pétroliers, restait supérieur à 20 dollars, après avoir atteint mardi un niveau record à près de 23 dollars.
Alors que le marché pétrolier aux Etats-Unis est caractérisé par des stocks historiquement élevés, le Brent reflète l'état des marchés européens et asiatiques, "marqués par une consommation à la croissance rapide" et devant faire face à l'absence du brut libyen, expliquait M. Petersson.