Les cours du pétrole accentuent leur baisse après la publication des stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 36,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,11 dollar par rapport à la clôture de mardi et non loin du plancher de 35,98 dollars atteint le 22 décembre, son plus bas niveau depuis la mi-2004.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance baissait pour sa part de 1,14 dollar à 36,73 dollars.
Le département américain de l'Énergie (DoE) a annoncé que les stocks de pétrole brut américain, un indicateur important pour le marché, étaient nettement repartis à la hausse lors de la semaine achevée le 25 décembre.
Ces réserves commerciales ont progressé de 2,6 millions de barils pour atteindre 487,4 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg avaient tablé sur un reflux de 2,5 millions de barils, qui aurait fait suite à une première, forte et inattendue décrue annoncée la semaine précédente.
Un certain nombre d'opérateurs avait toutefois anticipé cette hausse en s'inspirant des données publiées mardi par l'association professionnelle American Petroleum Institute (API), qui avait estimé à 2,9 millions de barils la progression des stocks.
Les réserves d'essence ont de leur côté progressé plus qu'escompté, à hauteur de 900.000 barils alors que les analystes de Bloomberg comme ceux de l'API avaient estimé que la hausse serait limitée à 500.000 barils.Les stocks de produits distillés (diesel, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont enregistré quant à eux une progression de 1,8 million de barils, plus forte qu'attendu par les experts de Bloomberg (+500.000) mais plus modérée que les estimations de l'API (+2,08 millions).
L'essentiel des mauvaises nouvelles avait déjà été pris en compte après les chiffres de l'API hier soir, aussi l'aggravation de la baisse des cours du pétrole américain n'a-t-elle été que modérée, a expliqué à l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.
Il n'empêche, avec une production américaine qui croît depuis quelques semaines et des stocks mondiaux proches de la saturation, il nous est rappelé une fois de plus que le goulet d'étranglement pourrait prendre longtemps à être dénoué, a ajouté l'expert.
Le marché mondial subit un surcroît de production par rapport à la demande qui a entraîné une chute des cours de près de 70% depuis 2014.M. Razaqzada a toutefois jugé que les cours pourraient se reprendre dans la seconde moitié de l'an prochain, à mesure que les producteurs de gaz de schiste américain aux reins les moins solides auront mis la clé sous la porte, vaincus par la faiblesse persistante des cours.
D'après des analystes, la mise en difficulté de ces producteurs américains fait partie de la stratégie de l'Arabie saoudite, principale exportatrice mondiale de brut et instigatrice de cette guerre des prix qui consiste à accepter de subir une baisse des cours de façon à protéger ses parts de marché.
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(c) AFP