Le pétrole s'enfonce dans le rouge, fragilisé par une offre excédentaire et un dollar vigoureux
Vers 17H20 GMT (18H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 47,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents à 43,82 dollars.
Avec des perspectives de demande ternes et les incertitudes entourant les politiques des banques centrales dans le monde, les investisseurs ont été réticents à s'engager dans toute position significative, relevait Kash Kamal, analyste chez Sucden Financial.
Selon ce dernier, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé entendre dernièrement qu'elle pourrait relever ses taux dès le mois de décembre, les investisseurs se sont tenus à l'écart des actifs risqués, d'autant que le renforcement du dollar, qui pénalise les échanges pétroliers libellés dans cette devise, a accentué la pression sur les prix du brut.
La perspective d'une hausse des taux par l'institution d'ici la fin de l'année a gagné du crédit en fin de semaine dernière après la publication d'un nombre bien supérieur aux attentes de créations d'emploi en octobre aux États-Unis, ce qui témoigne de la santé de l'économie américaine.
Or, un tel resserrement du crédit aurait notamment pour conséquence de rendre le billet vert plus rémunérateur, une perspective qui a porté la devise à son plus haut niveau en six mois vendredi.Une Fed confiante sur la hausse des taux continuera probablement à nuire à toute tentative de reprise sur le marché mondial des matières premières, et même du pétrole, qui a accusé le coup vendredi après l'essor du dollar, notait pour sa part Brenda Kelly, analyste chez London Capital Group, face à une offre jugée excessive, que ce soit en provenance de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), de la Russie ou des États-Unis.
Le secrétaire général de l'Opep a de nouveau exprimé ses attentes de voir le marché pétrolier se resserrer l'an prochain avec des prix plus fermes résultant d'une diminution de l'offre hors-Opep et d'une croissance solide de la demande globale de pétrole, observaient les analystes de PVM.
Cela intervient alors qu'un haut responsable pétrolier saoudien a dénigré la perspective d'une nouvelle ère de prix déprimés après avoir affirmé que les réductions d'investissements pétroliers finiront par soutenir les cours alors que moins d'offre arrivera sur le marché, ajoutaient-ils.L'Arabie saoudite, le plus important exportateur de pétrole au monde, a répété à plusieurs reprises qu'elle était déterminée à maintenir sa production telle quelle afin de conserver ses parts de marché.
(c) AFP