Pause, le Brent reste au-dessus de 120 dollars
Vers 11H00 GMT (13H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai ressortait à 120,34 dollars, en baisse de 72 cents par rapport à la clôture de lundi. Il avait atteint lundi 121,29 dollars lundi soir, un niveau sans précédent depuis plus de deux ans et demi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 71 cents à 107,76 dollars. Il était monté la veille jusqu'à 108,78 dollars, un sommet depuis septembre 2008.
Les cours du baril, qui évoluaient déjà en repli depuis les échanges asiatiques, ont accéléré leur recul après l'annonce par la Banque centrale chinoise d'un relèvement des taux d'intérêt de référence de 25 points de base.
Les opérateurs redoutaient que ce nouveau resserrement de la politique monétaire chinoise, destinée à juguler la forte inflation du pays, soit susceptible d'affecter la demande énergétique du géant asiatique, deuxième consommateur mondial de brut derrière les Etats-Unis.
Cependant, "les cours du brut restent solidement soutenus par la guerre civile en Libye, d'autant que les tensions restent vives dans l'ensemble de la région du Moyen-Orient", soulignaient les analystes de JBC Energy.
Les combats faisaient toujours rage autour du port pétrolier de Brega, dans l'Est du pays, où les forces de l'Otan ont mené un raid mardi contre des forces loyalistes au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
"Les cours ont toutefois été pénalisés ce matin par certaines annonces sur le front de l'offre: ainsi, les autorités des insurgés libyens s'efforcent de reprendre leurs exportations de brut et un tanker est attendu" dans l'Est du pays, a précisé JBC Energy.
Un tanker doit arriver mardi dans le port de Tobrouk pour le premier chargement de pétrole assuré par les rebelles après une période d'arrêt total des exportations, depuis l'intervention de la coalition internationale, selon le spécialiste en données maritimes Lloyd's List Intelligence.
La Libye produisait 1,6 million de barils par jour d'or noir avant la crise (moins de 2% de la consommation mondiale), qu'elle vendait en grande partie vers l'Europe, mais l'intensification des combats entre insurgés et forces du colonel Kadhafi a mis un coup d'arrêt aux exportations du pays.
"Par ailleurs, le gouvernement gabonais est parvenu à un accord avec les ouvriers du secteur pétrolier et la production de 220.000 barils par jour (du pays) devrait redémarrer rapidement", ajoutait JBC Energy.
Entamée jeudi, une grève dans le secteur pétrolier avait provoqué l'interruption de la quasi totalité de la production d'or noir du Gabon, mais ce mouvement a pris fin lundi soir, les grévistes ayant obtenu satisfaction.
Les opérateurs surveillaient par ailleurs la situation au Nigéria, où les élections législatives, présidentielle et locales ont été reportées en raison de multiples problèmes d'organisation.
"Une crise politique potentielle au Nigéria pourrait générer de bien plus sérieuses difficultés" que la grève au Gabon, car le Nigéria, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et produisant environ 2,2 millions de barils par jour, "joue un rôle beaucoup plus important pour l'approvisionnement du marché, expliquait Commerzbank.
jq
(AWP/05 avril 2011 13h39)