Le brut recule, dans un marché un peu moins inquiet sur l'ouragan Isaac
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 111,29 dollars, perdant 29 cents par rapport à la clôture de mardi. Il a glissé vers 09H30 GMT à 111,50 dollars, son plus bas niveau depuis 3 semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance valait 94,99 dollars, en baisse de 1,34 dollar.
"Comme attendu, la tempête tropicale Isaac s'est transformée mardi en ouragan et a touché les côtes de Louisiane (sud des Etats-Unis, ndlr)", mais "on estime désormais que la perte de production pétrolière sera moins importante que redouté à l'origine", soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Environ 93% de la production de pétrole brut est à l'arrêt dans le golfe du Mexique et 8 raffineries (sur les 10 se trouvant sur la trajectoire d'Isaac) ont décidé de fermer ou de réduire leur activité à l'approche de l'ouragan, selon un rapport publié mardi par le Département de l'Energie (DoE).
"On a arrêté les plateformes et les raffineries par mesure de précaution, mais les dommages réels provoqués par Isaac devraient rester limités et on s'attend à ce que la production reprenne rapidement", et cette perspective "explique le repli des cours du brut" après leur hausse de la veille, observait David Morrison, du courtier GFT Markets.
Les prix ont par ailleurs accentué leur recul mercredi après la publication du rapport hebdomadaire du DoE, qui a fait état d'une augmentation inattendue, de 3,8 millions de barils, des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 24 août, un signal jugé décevant pour la consommation énergétique du pays.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont de leur côté augmenté de 900.000 barils, alors que les analystes pariaient sur un recul de 100.000 barils, tandis que les stocks d'essence enregistraient un repli un peu plus important que prévu, de 1,5 million de barils.
"Les prix pâtissent par ailleurs d'une baisse des attentes" sur l'issue du séminaire international des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, centre des Etats-Unis) en fin de semaine, ajoutait M. Morrison.
Ainsi, "la probabilité de voir Ben Bernanke (président de la Réserve fédérale américaine, Fed) annoncer de nouvelles mesures de soutien à l'économie diminuait quelque peu" après l'annonce mercredi d'une croissance meilleure qu'estimée précédemment au deuxième trimestre, notait-il.
De plus, les investisseurs continuaient de digérer une déclaration des ministres des Finances des puissances du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon), qui se sont inquiétés de prix du baril qu'ils jugent trop élevés.
Ils ont ainsi indiqué qu'ils se "tenaient prêts" à faire appel à l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui représente les intérêts des pays consommateurs, pour prendre les mesures "appropriées" afin de s'assurer que le marché est bien approvisionné.
"On se rapproche encore davantage d'un recours aux réserves stratégiques" des pays membres de l'AIE pour faire baisser les cours du baril, estimait ainsi M. Varga.
sm
(AWP / 29.08.2012 18h33)