Le brut finit en hausse à New York, porté par le départ de Berlusconi
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse mardi à New York, soutenus par l'annonce de la démission prochaine du Premier ministre italien Silvio Berlusconi, ainsi que par les tensions entourant la publication imminente d'un rapport crucial sur le nucléaire iranien.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a clôturé à 96,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en hausse de 1,28 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Il s'agit de son plus haut niveau depuis le 29 juillet, lorsque les marchés dégringolaient sur fond de débat interminable au Congrès américain sur l'extension du plafond de la dette des Etats-Unis.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 115 dollars sur l'Intercontinental Exchange, progressant de 44 cents par rapport à la clôture de lundi.
Silvio Berlusconi était particulièrement dans la ligne de mire des marchés qui lui reprochaient son laxisme dans la mise en oeuvre des mesures d'austérité voulues par l'Union européenne.
Son départ avait même été anticipé par les investisseurs, a souligné Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric): "On a passé toute la séance dans le vert en pariant sur cette annonce".
La présidence italienne a annoncé que le Cavaliere démissionnerait, une fois l'adoption par le parlement des mesures budgétaires et réformes économiques promises à l'Union européenne pour éviter la contagion de la crise de l'euro.
Cette décision fait suite à la perte de la majorité absolue de M. Berlusconi lors d'un vote clé au parlement italien, quelques heures plus tôt.
"Le marché a également été stimulé par la mise en place d'un gouvernement en Grèce", a indiqué M. Smith.
Les négociations entre socialistes et conservateurs grecs en vue de la constitution d'un gouvernement d'union nationale se sont en effet poursuivies toute la journée à Athènes.
Les discussions ont toutefois marqué le pas en fin de journée car la droite a refusé de s'engager par écrit auprès de Bruxelles sur sa volonté de nettoyer les finances du pays au bord de la faillite.
"Je ne pense pas que tout soit résolu en Europe, mais à moyen terme, plusieurs incertitudes ont été levées", a observé M. Smith
Les cours du baril ont en outre été portés par un regain de tensions géopolitiques, avant la publication -mardi ou mercredi- d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur l'Iran, qui devrait étayer, selon des sources diplomatiques occidentales, les soupçons sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien.
"Cela ajoute aux tensions au Moyen-Orient, en particulier avec les commentaires israéliens", a dit Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, en allusion notamment aux propos du président israélien Shimon Peres selon lequel la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran est "plus proche que l'option diplomatique".
La presse israélienne évoque depuis une semaine un débat au sein du gouvernement sur l'opportunité de frappes préventives contre les installations nucléaires iraniennes, et Washington ne cache pas son intention de durcir encore les sanctions occidentales contre l'Iran.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le détroit d'Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Le marché était par ailleurs soutenu par la révision à la hausse de la prévision de l'Opep pour la demande mondiale de brut pour l'horizon 2015.
"Ca tend à montrer que la reprise mondiale a été plus rapide qu'on ne l'attendait", a noté M. Lipow.
Aux Etats-Unis, l'agence gouvernementale d'information sur l'Energie (EIA) a révisé en baisse sa prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2011, à 88,2 millions de barils par jour (mbj) cette année, soit une hausse de 1,1 mbj par rapport à 2010) contre 1,3 mbj selon la prévision du mois dernier.
rp
(AWP / 09.11.2011 06h21)