Le brut se maintient en hausse à Londres, sur fond de repli du dollar
Londres - Les prix du pétrole continuaient d'évoluer en petite hausse à Londres et oscillaient autour de l'équilibre à New York, mercredi en fin d'échanges européens, sur un marché volatil et nerveux, mais toujours soutenu par un fort affaiblissement du dollar.
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 98,48 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 68 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février se stabilisait, grignotant 1 cent à 91,39 dollars, après avoir momentanément évolué en territoire négatif en début d'échanges américains.
Les opérateurs trouvaient du soutien du côté du marché des changes, où le dollar se repliait pendant la visite du président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis. Le marché scrutait toute référence à la politique monétaire, sujet de désaccord entre les deux grandes puissances économiques mondiales.
Cet affaiblissement de la monnaie américaine, favorables aux achats de brut libellés en dollars, aidait le marché du pétrole à se reprendre après la pause qui avait suivi les gains enregistrés la semaine passée.
Les prix avaient bondi de plus de 3,50 dollars en l'espace de cinq séances à New-York et franchi vendredi à Londres la barre des 99 dollars pour la première fois depuis octobre 2008.
Par ailleurs, "les prix restent portés par des températures hivernales en dessous de la moyenne dans l'hémisphère nord, et l'optimisme qui domine parmi les opérateurs" sur les perspectives de la consommation mondiale, relevait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
A la suite de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a une nouvelle fois, dans son rapport mensuel publié mardi, revu en nette hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011.
"Mais la réaction relativement limitée du marché à cette publication très positive montre combien les prix du pétrole ont des difficultés pour monter encore plus haut, à partir des cours actuels", déjà élevés, ajoutait M. Petersson.
Le fait que l'Opep, selon le rapport de l'AIE, "continue d'accroître secrètement sa production contribue à freiner les prix, d'autant que l'AIE considère que les pays de l'OCDE sont bien approvisionnés", soulignait par ailleurs Filip Petersson.
Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront attentivement les chiffres hebdomadaires sur les réserves pétrolières aux Etats-Unis, publiés jeudi par le Département américain de l'Energie (DoE), exceptionnellement retardés d'un jour en raison du lundi férié dans le pays.
L'annonce de la remise en route de l'oléoduc majeur Trans Alaska, qui achemine depuis l'Arctique un dixième de la production américaine de brut, avait également pesé sur les cours en début de semaine.
L'indicateur en demi-teinte paru mercredi aux Etats-Unis (rebond très faible des constructions de logements en 2010), n'était pas non plus pour rasséréner l'humeur des opérateurs.
En revanche, le Brent londonien recevait un soutien particulier en raison des perturbations de la production en mer du Nord. Selon l'agence Dow Jones Newswires, la compagnie anglo-néerlandaise Shell a annoncé mardi la fermeture momentanée de ses quatre plateformes en mer du Nord après un incident survenu samedi.
sm
(AWP/19 janvier 2011 18h30)