Le pétrole incertain après les attentats à Bruxelles
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 41,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait en revanche 12 cents à 41,40 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après une séance particulièrement volatile lundi, peinaient de nouveau à accrocher un cap mardi.
Si les prix ont quelque peu accusé le coup dans le sillage des attaques survenues à Bruxelles mardi matin, ils se sont repris peu après l'ouverture des échanges américains, et oscillaient depuis à proximité de l'équilibre.
"Les attaques contre la Belgique sont une tragédie humaine mais ne détournent pas l'attention (des marchés) de la situation des banques centrales, de la croissance chinoise, de la guerre des monnaies et des prix du pétrole", relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
La capitale belge a été secouée mardi par plusieurs explosions à l'aéroport international et dans le métro, faisant au moins 34 morts et plus de 200 blessés. Ces attentats ont été revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI).Mais même si les cours du brut ont connu un petit accès de faiblesse en milieu de journée, dans le sillage des Bourses européennes, alors que les attaques bruxelloises ont un temps fait craindre pour la demande de pétrole, ils se sont rapidement repris.
"Les investisseurs ont conscience depuis déjà quelques années que le risque terroriste fait partie intégrante du quotidien des sociétés européennes qui ont développé une certaine forme de résilience pour faire face", faisait valoir Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, minimisant la vulnérabilité du marché des matières premières aux attentats.
Les cours, qui ont connu une remontée spectaculaire depuis la mi-février à la faveur de discussions sur un possible gel de la production des grands pays producteurs dans et en-dehors de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), restaient en effet soutenus par les attentes d'une possible future réduction de l'offre.
Le Qatar a annoncé mardi avoir invité les 13 États membres de l'OPEP, dont l'Iran, ainsi que les autres grands producteurs non membres du cartel à la réunion du 17 avril pour soutenir les prix du brut plombés par une surabondance de l'offre.
Le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah el-Badri, avait indiqué lundi à Vienne que 15 ou 16 pays participeraient le 17 avril aux discussions sur un gel de la production à Doha mais il n'a pas pu dire si l'Iran en ferait partie.
L'Iran a certaines "conditions" liées à sa propre production et le fait qu'ils décident de participer à cet accord, ou même de s'y joindre à une date ultérieure, dépend de celles-ci, a ajouté M. El-Badri, selon des propos rapportés par l'agence de presse Bloomberg news.
L'Iran, qui a fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions internationales, avait prévenu qu'il ne participerait pas au gel, ce qui rend la plupart des analystes circonspects sur les résultats à attendre de cette réunion.
"Selon nous, les attentes avant la réunion de Doha en avril sont désespérément excessives", soulignaient pour leur part les analystes de Commerzbank, qui précisaient n'anticiper aucune décision majeure lors de cette rencontre.
(c) AFP