Le pétrole finit en légère baisse, le marché restant déprimé
Après avoir perdu plus de deux dollars la semaine précédente, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a perdu 42 cents à 43,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a cédé 23 cents à 47,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Les investisseurs font face à "un thème général d'affaiblissement économique (qui) s'est installé après de mauvais chiffres sur le commerce chinois pendant le week-end et a été accentué par une révision en baisse des prévisions de croissance de l' Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)", a résumé Matt Smith, de ClipperData.
Les importations chinoises ont chuté en octobre de près d'un cinquième, par rapport à la même époque de l'an dernier, alors que le pays est le deuxième consommateur mondial de pétrole après les Etats-Unis.
Toutefois, "ces chiffres ne témoignent pas d'un affaiblissement de la demande chinoise de pétrole", ont nuancé les experts de Commerzbank. "Depuis le début de l'année, les importations de pétrole y représentent 275 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 9% sur un an."
Ce pessimisme a contribué à une nette baisse des Bourses, notamment Wall Street, qui constitue le "premier" facteur de déclin des cours du pétrole lundi, selon Kyle Cooper d'IAF Advisors.
"Il y a une corrélation très nette depuis un moment" entre la Bourse et les cours de l'or noir "et cela semble le principal moteur", a-t-il insisté.
Sur un plan plus spécifique au pétrole, le marché a aussi assimilé une série de déclarations de l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, dont le niveau élevé de la production reste considéré comme l'un des principaux facteurs de baisse des cours.
"L'Arabie Saoudite a manifestement l'intention de conserver sa stratégie actuelle", a résumé Tim Evans, de Citi. "Ali al-Nouaïmi, le ministre du pétrole, a retenu l'attention du marché en évoquant +l'attrait+ des bas prix pour les consommateurs, et le président d'Aramco", la compagnie pétrolière publique saoudienne, "a déclaré qu'il n'y avait +aucune discussion+ quant à une réduction de la production."
Dans l'ensemble, "le marché pétrolier reste divisé", a-t-il conclu, évoquant d'un côté "ceux qui croient qu'une hausse de la demande et une baisse des investissements hors de l'Opep vont se concrétiser assez vite pour donner un plancher aux cours" et, de l'autre, "ceux qui se préocuppent plutôt de la surabondance, en premier lieu venue de l'Opep".
(c) AFP