RWE boucle la vente de Dea au russe LetterOne malgré les réticences britanniques
LetterOne et RWE ont bouclé ce jour la vente par RWE de RWE Dea à LetterOne (...). La valeur de cette entreprise a été fixée d'un commun accord à 5,1 milliards d'euros, a expliqué le groupe allemand dans un communiqué.
Annoncée en mars 2014, l'opération a mis un an à se concrétiser, en raison des nombreuses autorités de régulation amenée à se pencher sur cette transaction, et notamment du refus des autorités britanniques à donner leur feu vert. RWE Dea explore et produit du pétrole et du gaz non seulement au large de l'Allemagne, mais aussi du Royaume-Uni, de la Norvège, du Danemark et de l'Egypte.
Mi-janvier, RWE avait annoncé avoir trouvé un compromis avec les autorités britanniques sur ce sujet. Mais samedi, le ministre britannique de l'Energie, Edward Davey, a écrit à RWE pour lui faire part de ses inquiétudes à propos de cette vente à un fonds d'origine russe.
Letter One, basé au Luxembourg, est une émanation du groupe financier russe AlfaGroup, lui-même contrôlé par le milliardaire russe Mikhaïl Fridman.
Le ministre a fait part de ses inquiétudes auprès des entreprises concernées à propos des conséquences de possibles nouvelles sanctions imposées à LetterOne, qui pourraient remettre en cause les opérations dans 12 champs gaziers et pétroliers en mer du Nord concernés par la transaction, a expliqué le ministère britannique dans un communiqué. D'après le ministère, si l'acquisition se déroule dans sa forme prévue, le ministre pourrait exiger des entreprises une vente à une tierce partie des gisements concernés.
Dans une lettre au ministre publiée lundi, LetterOne s'est dite profondément déçue par la position britannique, au vu des efforts importants déployés par LetterOne et RWE pour dessiner un schéma acceptable par tous.
La structure (proposée) a pour but, comme vous le savez, de protéger RWE Dea de tout risque qui émergerait de nouvelles sanctions liées à l'Ukraine à l'encontre des propriétaires de LetterOne, a souligné le fonds. LetterOne a ajouté que, la position britannique ayant été publiée tout juste 48 heures avant l'achèvement de la transaction, cette dernière serait menée comme prévue.
LetterOne a annoncé par ailleurs avoir nommé à la présidence exécutive de son bras énergie, L1 Energy, l'ancien directeur général de BP John Browne.
Dès dimanche, la maison-mère allemande RWE avait affirmé qu'elle ne serait contrainte de racheter les actifs britanniques de Dea que si l'Union européenne ou les Etats-Unis imposaient des sanctions à LetterOne ou à ses propriétaires avant le premier anniversaire de la transaction.
pn/fpo/aje