L'AIE maintient sa prévision sur la demande de pétrole en 2015, malgré la baisse des prix du brut
La consommation de pétrole devrait croître de 0,9 million de barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 mbj, détaille l'AIE dans son rapport mensuel de janvier, maintenant ainsi les prévisions de son précédent rapport.
En décembre, l'Agence basée à Paris avait révisé à la baisse sa prévision de croissance de la demande pour 2015, auparavant estimée à 1,1 mbj.
A de rares exceptions près comme aux Etats-Unis, le bas niveau des prix ne semble pas avoir stimulé la demande jusqu'ici. Les habituels bénéfices des prix bas, comme l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages et la baisse des coûts dans l'industrie, ont été largement neutralisés par la faiblesse des conditions économiques, elle-même la cause majeure ayant conduit à cette dégringolade des prix, explique-t-elle.
A cela s'ajoute également la dépréciation de certaines monnaies dans les pays consommateurs, la suppression des subventions publiques aux produits pétroliers, la baisse des dépenses dans les pays producteurs ou encore les craintes d'une déflation dans certains pays.
Le prix du baril de pétrole s'est échangé jeudi à 46,25 dollars à New York, perdant plus de 50% depuis juin. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'était le dernier jour de cotation, valait 48,35 dollars.L'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, estime qu'une reprise des prix, sauf évènement majeur, n'est pas imminente, même si des signes laissent penser que le vent va tourner, notamment sur le front de l'évolution de l'offre dans les pays non membres de l'Opep.
L'Agence a réduit de 350.000 barils par jour sa prévision de croissance de la production dans ces pays pour 2015 par rapport à son précédent rapport. Elle s'établit désormais à 950.000 barils par jour, pour une production totale de 57,5 mbj sur l'année.
La production des pays de l'Opep devrait quant à elle atteindre 29,8 mbj en 2015 selon le rapport, soit un tout petit peu moins que la prévision de 30 mbj annoncée par l'organisation.
Au total, 94,2 mbj ont été produits le mois dernier, soit 155.000 barils de plus que le mois précédent, principalement en raison de l'augmentation de la production en Irak, à son plus haut niveau depuis 35 ans et qui a compensé les fortes perturbations en Libye.
L'offre a ainsi augmenté de 2,1 mbj en 2014 par rapport à 2013, soutenue par la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, ce qui a permis aux pays non membres de l'Opep d'enregistrer une croissance record de 1,9 mbj l'an dernier.