Le pétrole baisse toujours sous la pression de l'abondance de l'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 71,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,08 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance baissait de 1,14 dollar, à 67,86 dollars.
Le service normal a repris mardi (sur le marché du pétrole), après la séance de lundi, qui était un de ces rares jours où le prix du pétrole semble ne jamais vouloir baisser, notait Chris Beauchamp, analyste chez IG.
Lundi, le cours du baril de Brent avait démarré la journée en descendant à son plus bas niveau en cinq ans, atteignant 67,53 dollars, mais avait terminé 5 dollars plus haut (+7%) à 72,54 dollars.
Les prix du WTI ont connu une hausse toute aussi fulgurante lundi. Après avoir chuté à leur plus bas en cinq ans, à 63,72 dollars le baril, le light sweet crude a fini en hausse à 69 dollars.Il n'y a pas si longtemps, nous nous plaignions du manque de volatilité, maintenant c'est le moment de s'accrocher à son chapeau, les montagnes russes sont arrivées en ville, soulignait Tamas Varga, analyste chez le courtier PVM.
Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, le marché pétrolier est devenu très spéculatif en raison du statu quo de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Les investisseurs qui n'avaient pas profité de la décrue des cours du baril depuis mi-juin s'engouffrent sur le marché et parient sur une poursuite de la baisse, précisait-il.
Les prix du pétrole étaient en baisse mardi, mais n'ont effacé qu'une partie de leurs gains de lundi, constatait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Les analystes s'accordent à dire que même si la chute libre des prix semble stoppée pour le moment, les cours de l'or noir demeurent sous pression en raison d'une offre surabondante. Et pour Christopher Dembik, il est même possible que de nouveaux plus bas annuels soient atteints d'ici à Noël.
Une réduction de l'offre d'au moins un million de barils par jour (mbj) serait nécessaire pour rééquilibrer le marché, d'après les analystes de Barclays.
Mais les prix pourraient trouver du soutien du côté d'une éventuelle réduction de l'offre américaine. Les premiers signes d'une baisse de la production de pétrole de schiste (américain) en réponse au prix bas de pétrole se font sentir. Le nombre de nouveaux puits de pétrole approuvés aux États-Unis a baissé de 15% en octobre, précisaient les experts de Commerzbank.
Le marché va se rééquilibrer lorsque les prix de l'or noir seront inférieurs au coût de production du pétrole de schiste américain, indiquait de son côté Michael Wittner, de Société Générale. La banque française estime que le coût de production du pétrole de schiste se chiffre autour de 65 dollars le baril de WTI.
M. Dembik notait également que l'Arabie saoudite elle-même, malgré son refus de servir de variable d'ajustement de la production en diminuant sa propre production, ne peut se satisfaire d'un pétrole si peu cher dans la durée. La dégringolade du cours de pétrole n'a pas vocation à durer, précisait-il.