Le brut tente de se ressaisir après son plongeon de la veille
Vers 15H20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 23 cents à 94,91 USD, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après une ouverture en légère hausse.
"Le marché est animé par un petit mouvement de rebond après son énorme chute de la veille et tente d'évaluer si ses craintes sont justifiées ou non", a relevé Phil Flynn, de Price Futures Group.
A New York, comme à Londres, les cours du brut ont subi leur plus net plongeon depuis début novembre, de près de 3 USD sur la place new-yorkaise, et de presque 4 USD à Londres.
"Le marché du pétrole a été contaminé par la vague d'anxiété qui s'est emparée des marchés financiers mondiaux en réaction à un éventuel ralentissement" dès cette année et d'un arrêt l'année prochaine des mesures de soutien exceptionnelles de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie du pays, a rappelé John Kilduff, de Again Capital.
En effet, ces injections de 85 mrd USD par mois dans le système financier américain ont concouru à l'attractivité des actifs jugés risqués - comme les matières premières et le brut - d'une part à cause de l'affaiblissement du dollar et d'autre part à cause de la baisse générale des taux d'intérêt.
Et les difficultés de la Chine, le deuxième consommateur de brut au monde, "continuent de faire trembler" les opérateurs, a noté M. Kilduff au lendemain de l'annonce par la banque HSBC de la plus forte contraction de la production manufacturière depuis neuf mois du géant asiatique en juin.
"On a désormais peur qu'une crise bancaire éclate dans ce pays crucial pour la demande en brut", a ajouté M. Flynn, alors que la Banque centrale de Chine (PBOC) mène une politique de forte restriction de l'accès au crédit en raison du niveau élevé de mauvaises créances détenues par les banques chinoises.
Une situation géopolitique instable au Moyen-Orient, en Syrie notamment, et l'explosion d'un oléoduc au Nigeria freinaient légèrement la tendance baissière, selon les analystes.
Mais "la volatilité est de retour et les jours de hausse continue nourris par le carburant que l'on pensait sans limite de la Fed semblent désormais derrière nous", a estimé M. Flynn.
dg
(AWP / 21.06.2013 16h31)