Le brut recule à New York, plombé par la nette hausse des stocks US
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en recul mercredi, plombés par une forte hausse des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis alors que le marché continuait de soupeser les conséquences du décès du président vénézuélien Hugo Chavez sur l'approvisionnement en pétrole.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a cédé 39 cents à 90,43 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 111,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de mardi.
Les prix de l'or noir, qui avaient ouvert la séance en légère baisse à New York, ont creusé leurs pertes après la diffusion des chiffres des réserves de brut par le département de l'Energie américain (DoE), qui étaient particulièrement "baissiers", selon David Bouckhout, de TD Securities.
En effet, alors que les réserves de brut se situent actuellement à leur plus haut niveau depuis l'été dernier, le DoE a fait état d'un bond de 3,8 millions de barils des stocks lors de la semaine achevée le 1er mars, une hausse presque huit fois plus forte qu'attendu par les analystes.
Ces stocks avaient déjà augmenté de près de 17 millions de barils au cours des six semaines précédentes, ravivant les craintes sur une surabondance d'or noir dans le pays, et sur la demande énergétique du premier consommateur mondial de pétrole.
"Nous nageons dans le pétrole", a résumé Stephen Schork, qui dirige une lettre d'information sur les marchés énergétiques, le Schork Report, ajoutant que "les raffineries (avaient) nettement ralenti leur activité" au cours de la semaine précédente, accentuant mécaniquement la baisse de la demande en brut, et la hausse des réserves.
Dans ce contexte, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 3,8 millions de barils, cinq fois plus que prévu, et celles d'essence ont enregistré un repli de 600'000 barils, en ligne avec les attentes.
Le marché continuait d'autre part à s'interroger sur l'impact de la mort à 58 ans de Hugo Chavez mardi à Caracas, le Venezuela disposant de l'une de plus importantes réserves de brut au monde et représentant le principal pays producteur de brut sud-américain.
"Son décès finira par faire bouger de manière importante le marché pétrolier, mais pour l'instant, il existe un degré d'incertitude entourant l'issue de l'élection à venir pour le remplacer", a souligné M. Bouckhout.
Selon lui, les opérateurs attendaient donc de nouveaux développements "avant de déterminer quelles seront les conséquences de sa disparition sur l'industrie pétrolière".
Pour M. Lipow "quelle que soit l'issue", le pays "va continuer à exporter du brut pour soutenir son économie et à importer des produits pétroliers, des Etats-Unis notamment, du fait de l'insuffisance" de ses installations de raffinage.
A plus long terme, une ouverture accrue du pays pourrait être attendue, "ce qui augmenterait significativement les perspectives d'une hausse de l'offre pétrolière et peser sur les cours du baril", ont estimé quant à eux les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 07.03.2013 06h21)