La baisse se poursuit dans un marché tourné vers les Etats-Unis
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,24 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 49 cents à 92,43 dollars.
"Un dollar nettement renforcé et les spéculations sur une fin anticipée aux rachats d'actifs de la Fed" ont mis les prix du pétrole sous pression vendredi, commentaient les analystes de Commerzbank.
Le prix du brut s'est approché mercredi des 113 dollars à Londres et des 94 dollars à New York, au plus haut depuis respectivement mi-octobre et mi-septembre, après l'adoption par les parlementaires américains d'un texte permettant d'éviter le "mur budgétaire" et une cure d'austérité qui aurait menacé la reprise économique et la consommation énergétique des Etats-Unis.
Mais les investisseurs se sont rapidement éloignés du marché de l'or noir, engrangeant dans un premier temps quelques bénéfices puis cédant à un regain d'inquiétude lié au fait que les épineuses questions du relèvement du plafond légal de la dette et des nécessaires coupes budgétaires n'ont fait qu'être repoussées de deux mois.
La publication des minutes de la réunion de décembre du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) a fait s'accentuer le repli des cours.
En effet, les minutes ont laissé entrevoir une inquiétude des banquiers centraux quant à l'impact à long terme du programme de rachat d'actifs, impliquant que ce programme pourrait connaître une fin anticipée.
Le FOMC avait décidé en décembre de racheter sur les marchés des titres adossés à des créances immobilières et des obligations d'Etat américaines pendant une durée indéterminée, pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois.
Les cours du pétrole avaient tiré profit de ces injections de liquidités dans le système financier américain car elles ont stimulé les achats d'or noir et affaibli le billet vert, ce qui rend plus intéressants ces achats, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais selon les minutes, certains responsables ont indiqué qu'il conviendrait probablement de ralentir les rachats ou d'y mettre un terme bien avant la fin de 2013, des propos qui donnaient un coup de pouce au dollar et plombaient ainsi les cours du brut.
Les cours freinaient tout de même un peu leur repli, suite à l'annonce par le Département américain de l'Energie (DoE) d'une baisse plus de 10 fois plus marquée qu'attendu des réserves de brut des Etats-Unis, le plus gros consommateur de pétrole au monde, lors de la semaine achevée le 28 décembre.
Les réserves de brut ont ainsi diminué de 11,1 millions de barils alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires prévoyaient une baisse de seulement 1 million de barils.
Mais ces réserves sont tout de même toujours bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année, et sont en hausse de 9,2% par rapport à leur niveau d'il y a un an, a précisé le DoE.
Les réserves d'essence ont pour leur part progressé bien plus que prévu, s'étoffant de 2,6 millions de barils contre 1,9 millions attendus.
Les stocks de produits distillés (comme le gazole et le fioul de chauffage), particulièrement scrutés l'hiver, ont de leur côté augmenté de 4,6 millions de barils, surprenant aussi les experts qui tablaient sur une hausse de seulement 1,3 million de barils.
ds
(AWP / 04.01.2013 18h45)