Le brut bondit alors que le débat budgétaire se poursuit à Washington
(reprise de la veille)
New York - Le pétrole a bondi mercredi à New York alors que le président Barack Obama écourtait ses vacances pour reprendre les discussions sur le budget des Etats-Unis, premier consommateur d'or noir, et que des tensions au Moyen-Orient avivaient les craintes pour l'offre de brut.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a gagné 2,37 dollars, pour s'établir à 90,98 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit son plus haut niveau depuis près de dix semaines.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a clôturé à 111,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,27 dollars par rapport à la clôture de lundi.
La perspective de "la reprise des discussions sur le +mur budgétaire+" à Washington après la pause de Noël soutient les cours du pétrole, a remarqué Bill Baruch, de iiTrader.com.
Le président Obama a en effet décidé d'écourter ses vacances et de retourner ce mercredi à Washington pour tenter de trouver un accord avec les républicains afin d'empêcher la cure d'austérité forcée, faite de hausse d'impôts et de coupes drastiques dans les dépenses, qui menace les Etats-Unis début 2013.
Ces mesures de rigueur pourraient entraîner un ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis, de mauvais augure pour la demande de brut aux Etats-Unis, principal consommateur mondial d'énergie.
Si démocrates et républicains parviennent à trouver un terrain d'entente, "cela jouera en faveur des prix du baril car alors le risque de récession s'éloigne", a souligné James Williams, de WTRG Economics.
Les cours du brut étaient aussi aidés, selon l'analyste, par un regain de tensions en Irak, où les autorités du Kurdistan ont décidé de quasi cesser leurs exportations pétrolières tant que Bagdad n'aura pas procédé au versement d'un arriéré de paiement de près de 300 millions de dollars.
Les volumes en jeu étaient toutefois "assez limités", a remarqué M. Williams, qui attribuait l'ampleur de la remontée des cours du pétrole à "l'absence de nombreux investisseurs" en cette période de fêtes.
Les volumes d'échanges sont alors beaucoup plus faibles et la volatilité plus importante, amplifiant les mouvements dans un sens ou dans l'autre.
Les cours ont aussi été "portés par l'annonce de l'arrestation par les Emirats arabes unis, avec l'aide de l'Arabie saoudite, de membres d'une cellule" qui planifiait des actes "terroristes" aux Emirats, en Arabie saoudite et dans d'autres pays, selon les analystes de Citi.
L'affaiblissement du billet vert participait également à la remontée des cours du brut, a remarqué M. Baruch. Cela rend en effet plus attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les rares acteurs présents sur le marché s'apprêtaient par ailleurs à surveiller de près le niveau des stocks de pétrole brut américains la semaine dernière.
L'association professionnelle American Petroleum Institute diffusera ses chiffres jeudi, à la veille de la publication des statistiques officielles du département américain de l'Energie vendredi, retardée de deux jours à cause des fêtes.
rp
(AWP / 27.12.2012 06h21)