Le brut porté par les négociations aux USA et des tensions en Irak
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,98 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2,41 dollars à 91,02 dollars, soit son plus haut niveau depuis près de dix semaines.
Après deux séances de baisse, "la reprise des discussions sur le +mur budgétaire+" à Washington après la pause de Noël soutient les cours du pétrole, a remarqué Bill Baruch, de iiTrader.com.
Le président Obama a en effet décidé d'écourter ses vacances et de retourner à Washington ce mercredi pour tenter de trouver un accord avec les républicains afin d'empêcher la cure d'austérité forcée, faite de hausse d'impôts et de coupes drastiques dans les dépenses, qui menace les Etats-Unis début 2013.
Ces mesures de rigueur pourraient entraîner un ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis de mauvaise augure pour la demande de brut aux Etats-Unis, principal consommateur mondial d'énergie.
Si les investisseurs estiment que démocrates et républicains vont trouver un terrain d'entente, "cela joue en faveur des prix du baril car alors le risque de récession s'éloigne", a souligné James Williams, de WTRG Economics.
Les cours du brut étaient aussi aidés, selon l'analyste, par un regain de tensions en Irak, où les autorités du Kurdistan ont décidé de quasi cesser leurs exportations pétrolières tant que Bagdad n'aura pas procédé au versement d'un arriéré de paiement de près de 300 millions de dollars.
Les volumes en jeu étaient toutefois "assez limités", a remarqué M. Williams, qui attribuait l'ampleur de la remontée des cours du pétrole à "l'absence de nombreux investisseurs" en cette période de fêtes.
Les volumes d'échanges sont alors beaucoup plus faibles et la volatilité plus importante, amplifiant les mouvements dans un sens ou dans l'autre.
Les rares acteurs présents sur le marché s'apprêtaient par ailleurs à surveiller de près le niveau des stocks de pétrole brut américains la semaine dernière.
L'association professionnelle American Petroleum Institute diffusera ses chiffres jeudi, à la veille de la publication des statistiques officielles du département américain de l'Energie vendredi, retardée de deux jours à cause des fêtes.
L'affaiblissement du billet vert participait par ailleurs à la remontée des cours du brut, selon M. Baruch. Cela rend en effet plus attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 26.12.2012 18h30)