Le brut en petite hausse, écart historique entre WTI et Brent
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 100,60 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 68 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électronique du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 40 cents à 87,34 dollars.
Les effets du relèvement des taux de la banque centrale chinoise, qui avait fait brusquement chuter les prix du pétrole mardi, semblaient s'estomper sur le marché.
"L'idée s'est imposée qu'une hausse de 25 points de base des taux devrait peu affecter la demande, et les prix du baril, après leur repli initial, ont rebondi", notamment alimentés par les inquiétudes toujours vives sur la situation en Egypte, remarquait David Hufton, de PVM Oil Associates.
Mardi, la contestation contre le président égyptien Hosni Moubarak s'est intensifiée, avec des centaines de milliers de personnes défilant au Caire et en province, les manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement le 25 janvier.
Les troubles dans ce pays suscitent depuis deux semaines des craintes d'interruption de l'acheminement du pétrole, via le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed), des craintes exacerbées mardi par des rumeurs, infirmées depuis, sur un mouvement social d'ouvriers sur le Canal.
"L'impasse observée en Egypte a l'air de perdurer alors qu'un nombre croissant de manifestants fait face à un gouvernement qui ne veut pas décrocher. Plus ça dure, et plus les événements peuvent tourner mal", ce qui entretient la nervosité des opérateurs, commentait M. Hufton.
Le marché sera attentif mercredi à la publication des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE). Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, il devrait faire état d'une nouvelle progression, de 2,2 millions de barils, des stocks de brut.
Ils tablent par ailleurs sur une hausse de 2 millions de barils des stocks d'essence et sur un recul de 1,2 million de barils pour les produits distillés (dont fioul de chauffage et gazole).
L'état des réserves de Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage du pays, sera particulièrement scruté: proches de la saturation, les stocks de Cushing pèsent sur le prix du brut texan (WTI), qui sert de référence au marché new-yorkais, aggravant un écart croissant avec le prix du Brent coté à Londres.
Cette différence entre les deux prix de référence, qui dépasse depuis mardi les 13 dollars, un écart historique, "est indiscutable, car le WTI, verrouillé par la situation très locale (du brut pompé au Texas), est devenu sérieusement déconnecté des marchés pétroliers internationaux", relevait David Hufton.
Selon l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA), les stocks de Cushing, où est conservé le WTI, ressortent à 38 millions de barils, un niveau sans précédent, explique M. Hufton.
mm
(AWP/09 février 2011 12h36)