Le brut se replie à New York malgré la baisse du dollar
New York - Les prix du pétrole se sont repliés mercredi à New York, malgré la baisse de la monnaie américaine généralement facteur de soutien au brut, à la veille du rapport hebdomadaire sur les stocks aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 90,86 dollars, en repli de 52 cents par rapport à la veille.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars échangé à Londres sur l'IntercontinentalExchange a quant à lui gagné 36 cents à 98,16 dollars.
La séance a été hésitante, alors que le marché new-yorkais avait ouvert en hausse. La publication d'un indicateur décevant sur l'immobilier - une chute plus importante que prévu des mises en chantier en décembre aux Etats-Unis - a refroidi les investisseurs, comme l'a montré un marché boursier en petite baisse à Wall Street.
Dans un premier temps l'affaiblissement du dollar avait soutenu les prix. L'évolution des cours du Brent échangé à Londres a une nouvelle fois différé de celle du pétrole texan.
Le marché nord-américain a donc poursuivi la pause en cours depuis le début de la semaine, après les gains importants enregistrés la semaine passée: les prix avaient bondi de plus de 3,50 dollars à New York tandis que le Brent avait dépassé 99 dollars.
"La faiblesse sur le marché du brut s'affirme alors que l'on se dirige vers la saison de maintenance des raffineries aux Etats-Unis, qui va tempérer la demande de brut", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En l'absence d'actualité décisive mercredi pour le marché pétrolier, les investisseurs cherchaient un nouvel élément catalyseur.
"La question pour eux est de savoir comment les statistiques économiques vont évoluer dans un environnement où les prix sont à plus de 90 dollars", a estimé Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report. "C'est pourquoi les récents plus hauts des prix n'ont pas été dépassés, malgré la pression continue sur le dollar et un solide marché boursier".
Les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie sur l'état des stocks de pétrole aux Etats-Unis pourraient fournir une indication à court terme. Ils sont attendus jeudi avec une journée de décalage, lundi ayant été férié.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves de brut devraient avoir diminué de 900'000 barils la semaine passée.
En revanche, ils prévoyaient une augmentation de 2,3 millions de barils des stocks d'essence et de 500'000 barils de ceux de produits distillés (dont le fioul de chauffage et le gazole).
Les analystes supposaient ainsi que les problèmes de l'oléoduc Trans Alaska, qui achemine depuis l'Arctique un dixième de la production américaine de brut, ont réduit l'offre, tandis que les conditions météorologiques difficiles ont réduit la consommation d'essence et perturbé certaines livraisons de produits distillés, a expliqué Andy Lipow.
La question des réserves élevées à Cushing, principal terminal pétrolier aux Etats-Unis situé dans l'Oklahoma (sud), pesait sur les cours du brut new-yorkais.
rp
(AWP/20 janvier 2011 06h20)