Le gaz européen au plus bas depuis quatre mois, le pétrole en baisse
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 96,50 euros le mégawattheure (MWh), repassant ainsi sous la barre des 100 euros le MWh, une première depuis juin.
"Les prix ont considérablement baissé par rapport à ce que nous avons vu en août et en septembre, grâce à un temps doux en automne dans toute l'Europe et à des niveaux de stockage élevés avant l'arrivée de l'hiver", ont commenté les analystes d'Energi Danmark.
"Il semble que la production a augmenté un peu trop rapidement et que les gazoducs du bassin du Permien (aux États-Unis) ne pouvaient pas simplement gérer cette production", estime Edward Moya, analyste d'Oanda interrogé par l'AFP.
Un tel phénomène avait déjà eu lieu avec le brut américain, en plein coeur de la pandémie de Covid-19, lorsque la demande était en berne et que la surabondance de l'offre avait entraîné une course effrénée au stockage. Les cours du WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. avaient alors plongé dans le négatif, les investisseurs étant prêts à payer pour ne pas se retrouver avec des barils sur les bras.
PVM Energy estime que les réserves de gaz naturel de l'Union européenne sont remplies à 92%.
Fin août, le TTF avait grimpé jusqu'à 342,005 euros le MWh, à moins de 3 euros de son record historique atteint en mars quelques jours après le début de l'invasion russe de l'Ukraine.
Les prix du gaz naturel en Europe évoluent toutefois à des niveaux toujours élevés, en hausse de 40% depuis le début de l'année.
Pour Stephen Brennock, de PVM Energy, "l'abondance de l'offre (...) et la chute des prix du gaz ont réduit les perspectives de substitution du gaz par le pétrole", notamment pour le chauffage, ces prochains mois, relâchant ainsi la pression sur les prix du brut.
Vers 16H30 GMT, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en décembre perdait 0,56% à 92,98 dollars, et son homologue américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison le même mois, reculait de 0,72% à 84,44 dollars.
Même si les deux matières premières ne sont substituables qu'à la marge, les prix du gaz, récemment poussés à des niveaux stratosphériques, avaient incité à chercher des substituts comme le gasoil, qui s'avère être une bonne alternative pour le chauffage ou encore la production d'électricité.
Des prix du gaz dissuasifs avaient ainsi augmenté la demande en brut.
Par ailleurs, "la hausse du dollar et l'incertitude de la demande mondiale continuent de faire pression sur les prix des matières premières", relève Walid Koudmani, analyste chez XTB.Le brut se négociant en dollar, une appréciation marquée du billet vert pèse sur l'or noir, puisqu'il affaiblit le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises.
(c) AFP