Le pétrole tombe à de nouveaux plus bas en plus de cinq ans et demi
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en février s'échangeait à son plus bas niveau depuis le 1er mai 2009, à 50,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,15 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2,29 dollars à 47,75 dollars, son plus bas niveau depuis le 27 avril 2009.
Le pétrole continue de dominer les marchés depuis que le WTI est tombé sous les 50 dollars le baril et que le Brent tourne autour des 52 dollars, commentait Alastair McCaig, analyste chez IG.
Le baril de WTI est passé sous la barre des 50 dollars lundi, et à continué à s'échanger sous ce seuil mardi, tandis que la référence du brut européenne s'approchait progressivement de ce seuil pendant les échanges européens mardi.
Les cours sont toujours lestés par une offre surabondante qui ne devrait pas commencer à se réduire avant la deuxième moitié 2015, d'après plusieurs analystes.Les marchés sont toujours inquiets du manque de signes quant à un début de réduction de l'excédent d'offre, soulignait Margrethe Saltvedt, analyste chez Nordea Markets.
Selon les principales agences d'énergie, le surplus de pétrole sur les marchés mondiaux dans la première moitié 2015 sera approximativement autour de 1,5 millions de barils par jour (mbj), à moins que la production se réduise mais aucun signe ne va en ce sens pour le moment, précisait-on chez Commerzbank.
Selon les analystes, il y a peu de raison d'envisager une reprise des cours du pétrole à court terme.
L'Arabie saoudite a d'ailleurs encore réduit ses prix de ventes officiels pour livraison en février vers l'Europe et les États-Unis, selon plusieurs analystes, fidèle à sa nouvelle stratégie de protection de ses parts de marchés.
Les différentiels des prix des exportations vers l'Europe ont été baissé à leur plus bas niveaux en plusieurs années, effaçant largement les augmentations de ces derniers mois, notaient les analystes de JBC Energy.
Début décembre, l'Arabie saoudite avait déjà baissé drastiquement ses prix officiels pour le brut exporté vers l'Asie et les États-Unis mais pas vers l'Europe, une décision alors largement interprétée comme la confirmation d'un début de guerre des prix visant notamment à contrer le développement du pétrole de schiste américain, plus cher à extraire.
Dopée par l'essor de l'exploration du schiste, la production américaine a explosé au cours des dernières années, et grignote les parts de marchés de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Commerzbank soulignait toutefois que la réduction consentie par l'Arabie saoudite aux consommateurs asiatiques avait été amoindrie, même si elle restait conséquente. Cette diminution du rabais a d'ailleurs inquiété les marchés, en fermant l'unique route d'évacuation pour le surplus d'or noir, notaient les analystes de Citi.
Vers la fin de l'année 2014, la Chine avait profité des prix bas du pétrole pour renflouer ses réserves stratégiques, selon des analystes.
D'après la direction que prennent les prix du pétrole actuellement, les propos du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi sur le fait qu'un prix du baril à 40 dollars ne dicterait pas nécessairement une réduction de la production (de l'Opep) pourrait bientôt être mis à l'épreuve, notait M. McCaig.