Le pétrole repart à la baisse plombé par la surabondance de l'offre
Vers 17H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 60,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 60 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 40 cents à 56,07 dollars.
Les cours du brut ont interrompu leur dégringolade mercredi après avoir atteint leurs plus niveaux en plus de cinq ans et demi à 58,50 dollars pour le Brent et 53,60 dollars pour le WTI. En effet, les cours du pétrole ont été stimulés notamment par la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui leur a permis d'amorcer un léger rebond jeudi.
La présidente de la Fed Janet Yellen avait précisé que l'influence à la baisse sur les prix en général de la chute des prix du pétrole n'était que temporaire, ajoutant que le sévère repli des cours mondiaux du pétrole était globalement positif pour l'économie des États-Unis, et devrait doper le pouvoir d'achat des ménages américains.
La santé économique des États-Unis se reflète dans les bons chiffres de la demande qui ont apporté un peu de répit aux opérateurs de marché tablant sur une hausse des cours mercredi, selon Tamas Varga, analyste chez le courtier PVM.Cette semaine contraste avec les inquiétudes de la semaine dernière à propos d'un baril de pétrole à 40 dollars, en effet le Brent s'est confortablement maintenu (autour) des 60 dollars (jeudi), constatait Alastair McCaig analyste chez IG.
Mais ce n'est pour l'instant qu'une tentative de rebond et les marchés auront besoin de quelque chose de plus tangible que le discours plein de confiance de Janet Yellen pour enrayer cette tendance baissière, ajoutait-il.
Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, notait également que les prix du pétrole pourraient se stabiliser momentanément, beaucoup de vendeurs étant en train de sortir du marché avant la période très calme des fêtes de fin d'année.
Les cours du pétrole avaient aussi trouvé un peu de soutien après l'annonce de la banque centrale de Russie mercredi sur une série de mesures destinées à soutenir la stabilité du système financier. La monnaie russe a subi lundi et mardi un plongeon historique, mais rebondissait jeudi.
Le président Russe Vladimir Poutine, qui ne s'était jusqu'à présent pas exprimé sur la chute du rouble, a promis jeudi aux Russes une sortie dans les deux ans de la sévère crise économique dans laquelle est plongé le pays.
Mais d'après Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, le président russe a également dit que la Russie devrait se préparer à un baril de pétrole à 40 dollars.
Les prix bas du pétrole pèsent sur l'économie de la Russie, mais aussi du Venezuela, considéré comme l'un des grands perdants de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas réduire son plafond de production afin de soutenir les prix de l'or noir.
Citant la vulnérabilité du pays latino-américain face à la chute vertigineuse des prix du pétrole, l'agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note de solvabilité du Venezuela, de B à CCC, une catégorie désignant les pays pour lesquels un défaut de paiement est une réelle possibilité.
La plus grande prudence restait donc de mise sur les marchés pétroliers, les cours demeurant gênés par la surabondance d'offre.