Le pétrole creuse ses pertes sur fond de dollar toujours fort
Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 105,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 64 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 09H10 GMT, le Brent est même tombé à son plus bas niveau en deux semaines, à 105,50 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 95 cents, à 99,32 dollars. Vers 08H30 GMT, le WTI a chuté jusqu'à 99,09 dollars, son niveau le plus faible depuis mi-juillet.
La faiblesse des prix du pétrole reste déroutante, puisque les sanctions contre la Russie, de meilleurs données économiques américaines et chinoises, la situation sécuritaire tendue en Libye et la chute des stocks américains devraient signifier des prix en hausse, s'étonnaient les analystes de Commerzbank.
Les cours du brut continuaient en effet sur leur tendance baissière, tombant jeudi à des plus bas depuis deux semaines, au lendemain d'une nette chute attribuable au renforcement du dollar.
La monnaie américaine a atteint mercredi son plus haut niveau depuis mi-novembre face à l'euro, dopée par de très bonnes données économiques américaines alimentant les spéculations d'une remontée anticipée des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed). Or un dollar plus fort rend l'achat de matières premières libellés dans la devise américaine plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
De plus, l'abondance d'offre physique pèse sur les prix du pétrole, signalaient les économistes de Commerzbank.
Sous l'effet du redressement de la production pétrolière libyenne, l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a augmenté en juillet, notait ainsi Chloe Bradley, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Bien que les exportations libyennes se sont améliorées récemment, la violence n'a pas diminué, ce qui alimente des peurs constantes d'interruption de l'offre, tempérait toutefois Mme Bradley.
La Libye a réussi à redresser sa production pétrolière depuis début juillet, grâce au déblocage des installations auparavant contrôlées par les rebelles autonomistes de l'Est, mais la situation sécuritaire ne cesse d'empirer à Benghazi et dans la capitale Tripoli.