Le pétrole recule malgré la chute des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 107,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 65 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 25 cents, à 100,72 dollars.
Le département américain de l'Énergie (DoE) a indiqué mercredi que les stocks de brut avaient reculé de 3,7 millions de barils la semaine dernière aux États-Unis, soit bien plus que la baisse de 1,8 million de barils anticipée par les analystes.
Les réserves de brut s'étaient déjà contractées de 17 millions de barils au cours des quatre semaines précédentes, s'éloignant de leur sommet depuis 1931 atteint fin avril à 399,4 millions de barils.
Les stocks d'essence ont de leur côté augmenté de 400.000 barils, moins que ce que prévoyaient les experts (+800.000 barils).Quant aux réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), elles ont progressé de 800.000 barils, un chiffre proche des attentes des analystes (+1 million de barils).
Une baisse des réserves de brut est habituellement bien reçue par le marché, car elle signale une demande vigoureuse d'or noir aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole.
Dans un premier temps, le WTI a d'ailleurs réagi positivement, également dopé par le très fort rebond de la croissance américaine au deuxième trimestre (+4% en rythme annualisé), de bon augure pour la demande.
Mais dans un second temps, le dollar a grignoté les gains du brut, expliquaient les analystes d'IG.
La devise américaine a atteint mercredi son niveau le plus fort face à l'euro depuis le 12 novembre dernier, à 1,3367 dollar. Or, le renforcement du billet vert rend le baril plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
De plus, les cours du brut n'ont pas réagi aux sanctions économiques imposées par l'Union européenne (UE) et les États-Unis à la Russie.
Washington a imposé de nouvelles sanctions aux secteurs clés de l'énergie, de l'armement et de la finance, et l'UE a annoncé une série de mesures bloquant l'accès des entreprises et banques russes aux marchés financiers européens, et interdisant toute vente d'armes et de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie.
Il y a peu de chance que la Russie réponde aux sanctions occidentales en limitant ses acheminements de pétrole, puisque ce pays est trop dépendant des revenus générés par les exportations pétrolières, jugeaient les analystes de Commerzbank.
En 2013, 68% des recettes à l'exportation de la Russie sont venues des ventes de pétrole et de gaz à l'étranger, selon les données compilées par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).
La Russie a tout de même dénoncé mercredi des mesures antirusses et menacé Washington et l'UE, évoquant une hausse des prix de l'énergie en Europe.