Le pétrole recule, fragilisé par les batailles commerciales
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a clôturé à 77,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance a cédé 45 cents à 69,80 dollars.
"L'attention des courtiers s'est progressivement tournée vers les conséquences potentielles d'une guerre commerciale prolongée. Celles-ci pourraient se matérialiser par un ralentissement de la croissance et par effet d'entraînement de la demande en énergie", ont estimé les analystes de Schneider Electric.
Selon des informations publiées jeudi par l'agence Bloomberg, le président américain Donald Trump souhaiterait mettre en oeuvre une nouvelle salve de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés aux États-Unis "dès que se terminera la semaine prochaine la période de consultations publiques" sur ce sujet.
Les négociations entre les États-Unis et le Canada se sont de leur côté brusquemment refroidies lorsque la chef de la diplomatie canadienne, actuellement à Washington pour renégocier le traité de libre-échange nord-américain (Aléna), a indiqué qu'un compromis avec Washington n'avait pas encore été trouvé.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a pour sa part affirmé vendredi que l'Union européenne riposterait à d'éventuelles taxes automobiles américaines, alors que le cessez-le-feu commercial conclu en juillet entre Washington et Bruxelles semble à nouveau menacé.
Ces inquiétudes ont poussé le dollar, valeur refuge des investisseurs, vers le haut, ce qui a d'autant plus pesé sur les cours du pétrole.
Le marché du pétrole restait toutefois, au même titre que ces dernières semaines, soutenu par la perspective des sanctions américaines sur le pétrole iranien, qui seront effectives à partir de début novembre et devraient perturber l'industrie du troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.
"Les exportations iraniennes semblent d'ores et déjà perturbées", ont commenté les analystes de ANZ, qui notent également des risques sur l'offre venue du Venezuela.
(c) AFP