La baisse du prix du pétrole va soutenir la croissance en zone euro
La baisse du pétrole est incontestablement une bonne nouvelle, a déclaré Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution monétaire de Francfort, dans un entretien publié par le quotidien français l'Opinion.
Pour le banquier central, un coût de l'énergie plus faible soutiendra le pouvoir d'achat des ménages et donc la croissance en 2015. Cet effet-là est avéré.
En début de mois, le président de la BCE Mario Draghi s'était inquiété publiquement de l'évolution des cours de l'or noir, qui risque de faire flancher encore l'inflation déjà très basse dans la région (0,3% en novembre).
Ces propos avaient alimenté les spéculations concernant le lancement prochain par la BCE d'un programme d'achat d'actifs à très grande échelle (assouplissement quantitatif ou QE), sur le modèle de celui pratiqué par la Réserve fédérale américaine ou la Banque du Japon.
Je trouve la fascination pour l'assouplissement quantitatif un peu naïve (...) rien n'assure que ce qui a fonctionné aux Etats-Unis ou Japon peut être reproduit à l'identique chez nous, a tempéré M. Coeuré.Selon lui, le risque lié au repli du prix du pétrole serait que les observateurs interprètent mal les futurs chiffres d'inflation et qu'ils s'inquiètent de les voir se réduire trop vite.
Il faudra par conséquent bien faire le distinguo entre l'indicateur global d'inflation, qui devrait baisser avec les prix du pétrole, et l'inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) qui en principe ne devrait pas être affectée, ajoute-t-il.
Il rappelle par ailleurs la position de la BCE, qui affirme depuis plusieurs mois que l'efficacité de son action dépend des progrès réalisés par les membres de la zone euro dans la mise en oeuvre de réformes structurelles.Et le fait que jusqu'au printemps 2015 nous ne sachions pas quel sera le jugement définitif de la Commission sur quelques grands Etats est un facteur additionnel de complexité pour notre politique monétaire.
Fin novembre, la Commission européenne a donné jusqu'à mars 2015 à la France, l'Italie et la Belgique pour faire de nouveaux efforts budgétaires, après avoir jugé que leur projet de budget risquait d'enfreindre les règles européennes.