Le brut se rétablit, les marchés reprenent leur souffle
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 102,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 63 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 50 cents à 95,64 dollars.
"Les cours du pétrole se sont un peu rétablis (vendredi) au lendemain de leur plus grosse baisse en un jour depuis novembre", indiquaient les analystes de Commerzbank.
Jeudi, le WTI pour livraison en juillet a dégringolé de 2,84 dollars, à 95,40 dollars, tandis que le Brent a fléchi de 3,97 dollars, ce qui représente leur pire plongeon depuis le 7 novembre 2012, lendemain de la réélection du président américain Barack Obama.
Les prix du pétrole ont ainsi "effacé tous leurs gains des deux dernières semaines, ce qui montre à quel point le marché du brut est sensible aux facteurs extérieurs", expliquait-on chez Commerzbank.
Cette dégringolade des cours, qui a été également observée chez les autres matières premières et les marchés d'actions, trouve son origine dans l'annonce, mercredi, du retrait progressif des énormes mesures de soutien de la Fed à l'économie américaine.
Faisant preuve d'une clarté inhabituelle, le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a présenté la feuille de route de ce retrait : si la conjoncture économique aux États-Unis continue de s'améliorer, la Fed ralentira ses injections de liquidités dès la fin de cette année, pour un arrêt total en milieu d'année prochaine.
Les marchés étaient "devenus très dépendants de cette liquidité facile qui a largement contribué à leur embellie" de ces derniers mois, expliquaient les analystes de Saxo Banque.
Ces injections de 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain ont concouru à l'attractivité des actifs jugés risqués - comme les matières premières et le brut - d'une part à cause de l'affaiblissement du dollar et d'autre part à cause de la baisse générale des taux d'intérêt.
Avant cette chute brutale, les cours du pétrole avaient été soutenus en début de semaine par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Turquie.
Ces facteurs à la hausse pourraient maintenant reprendre le dessus, estimait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
"Des risques à court terme du côté de l'offre - y compris des interruptions (de production) en Mer du Nord -, les tensions géopolitiques en cours et l'accroissement du débit des raffineries au troisième trimestre (aux États-Unis) devraient limiter la baisse des cours", expliquait-il.
fah
(AWP / 21.06.2013 12h45)