Shell dément être en pourparlers pour acquérir BP

"Il s'agit d'une nouvelle spéculation du marché. Aucune discussion n'est en cours", a affirmé un porte-parole de Shell dans une déclaration à l'AFP.
"Nous sommes pleinement concentrés sur la création de valeur chez Shell en poursuivant nos efforts sur la performance, la discipline et la simplification", a-t-il ajouté.
La fusion des deux groupes, parmi les plus emblématiques du secteur, constituerait l'un des plus vastes rapprochements jamais vus dans les hydrocarbures et positionnerait le nouvel ensemble comme un concurrent de poids face aux trois autres majors historiques: la française TotalEnergies et les américaines ExxonMobil et Chevron.
"Toutes les grandes entreprises examinent attentivement les possibilités d'acquisition dans leur secteur", note Dan Coatsworth, analyste d'investissement chez AJ Bell.
"Mais cela ne signifie pas que les transactions se concrétiseront", explique-t-il à l'AFP, soulignant "l'achat de BP par Shell est l'éternelle rumeur de rachat qui ne se dissipe pas".
Une telle fusion serait par ailleurs "très difficile à approuver parce qu'elle créerait un monopole et soulèverait des problèmes de concurrence", ajoute Fawad Razaqzada, analyste de City Index, interrogé par l'AFP.
BP, à la traîne ces dernières années par rapport à ses rivaux, a abandonné en février une stratégie climatique ambitieuse pour se recentrer sur le pétrole et le gaz, dans l'espoir de doper ses bénéfices en berne.
L'entreprise a de nouveau déçu fin avril en publiant un bénéfice net divisé par plus de trois au premier trimestre, à 687 millions de dollars.
Shell a de son côté annoncé un bénéfice en baisse d'un tiers au premier trimestre, à 4,8 milliards de dollars, mais supérieur aux attentes.
Le groupe a par ailleurs étendu en mars un programme de réductions de coûts, qui devrait lui permettre d'économiser 5 à 7 milliards de dollars d'ici 2028 par rapport à 2022.
Egalement contacté par l'AFP, le fonds activiste américain Elliott, qui a récemment pris plus de 5% du capital de BP et pousse depuis pour des changements stratégiques, n'a pas souhaité commenter.
(c) AFP