TotalEnergies ne fait "pas de superprofits en France", affirme Pouyanné
"Les profits de TotalEnergies en France ne sont pas des superprofits", a déclaré le dirigeant, interrogé vendredi dans l'émission Télématin sur France 2, au moment où le débat sur leur taxation refait surface pour combler le déficit public français.
La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet puis par le président du Modem Français Bayrou ont récemment dit vouloir explorer cette option, sans convaincre le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, même s'il se dit désormais "ouvert" à la discussion.
En France, le groupe a payé 320 millions d'euros "en impôts sur les bénéfices et taxes de solidarité sur l'électricité" en 2023, mais il refuse de communiquer la part spécifique de l'impôt sur les sociétés. Dans le passé, Total n'a pas payé d'impôt sur les sociétés en France pendant plusieurs années.
"Nous contribuons de multiples façons à l'économie française", a insisté le dirigeant en citant sa mesure de plafonnement du prix du carburant à 1,99 euro par litre.
Alors qu'il est aussi régulièrement critiqué pour les gratifications versées à ses actionnaires (15,5 milliards d'euros en dividendes et rachats d'actions en 2023), le groupe s'efforce de montrer qu'il "partage la valeur".
Au lendemain de la fête du centenaire de l'entreprise, qui a réuni 7.000 salariés à la Porte de Versailles, Patrick Pouyanné a d'ailleurs sorti le chéquier en annonçant sur France 2 des mesures pour le pouvoir d'achat, une opération baptisée "100 pour 100".
En France, l'entreprise versera sous conditions 100 euros aux "100.000 premiers nouveaux clients" de certaines de ses offres électricité, plus 100 euros aux 100.000 nouveaux particuliers détenteurs de sa carte de fidélité s'ils dépensent plus de 1.000 euros de carburant en 2024.
L'entreprise donnera en outre 100 actions TotalEnergies à chacun de ses 100.000 collaborateurs dans le monde, l'équivalent de 6.300 euros chacun, à condition de rester cinq ans dans l'entreprise, qui revendique 8% d'actionnariat salarié.
"Pour faire des gestes de cette nature, pour récompenser la fidélité, eh bien, il faut aussi faire des profits", a souligné le PDG.
(c) AFP