Au Qatar, le patron de Shell s'inquiète des risques "industriels" de la crise énergétique
Shell a pris une participation de 9,375% dans le projet North Field South, devant contribuer à l'augmentation de la production de gaz naturel liquifié (GNL) du pays du Golfe dans les années à venir.
Lors de la cérémonie de signature à Doha, son PDG, Ben van Beurden, a mis en garde contre l'impact de la crise énergétique, alimentée par la guerre en Ukraine, sur le secteur industriel européen.
L'Europe cherche des alternatives à court terme, mais la solution ne consiste pas seulement à trouver de nouveaux approvisionnements, a estimé Ben van Beurden, qui quittera son poste en fin d'année.
"Beaucoup de gens parlent de baisser le thermostat ou de ne pas allumer la climatisation, mais on se demande aussi pourquoi ne pas réduire la production d'engrais ou de certains produits pétrochimiques. Et cette rationalisation, si elle dure longtemps, devient permanente".
"Vous pouvez dire que c'est inévitable et que, d'une certaine manière, cela entraîne un renouvellement", a poursuivi Van Beurden. "Mais réaliser cela à cette échelle, de manière aussi brusque dans une période de défis économiques, mettra pas mal de pression sur les économies européennes et peut-être aussi sur le système politique en Europe", a-t-il prévenu.
Shell est devenu dimanche le second partenaire étranger de Qatar Energy, aux côtés du français TotalEnergies, choisi pour développer le North Field South, un projet d'extension du champ North Field, qui représente environ 10% des réserves de gaz naturel connues dans le monde.
Il a pris une participation de 9,375%, identique à celle du groupe français, la part totale des sociétés étrangères dans le projet ayant été fixée à 25%.
En juillet, Shell avait été choisi comme cinquième et dernier partenaire (avec TotalEnergies, ExxonMobil, ConocoPhillips et Eni) pour le North Field East, un premier projet de développement du champ gazier qui s'étend sous la mer jusqu'au territoire Iranien, où les efforts de la République islamique pour l'exploiter sont entravés par les sanctions internationales.
Le Qatar est déjà l'un des principaux producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde, avec les États-Unis et l'Australie, et veut augmenter sa production de plus de 60% d'ici à 2027, date de mise en service du projet North Field South.
(c) Afp