L’affrontement a lieu à présent autour de la relance de la production des pétrolières, en particulier chez BP.
En 2020, BP a publié une “stratégie pour parvenir à une ambition de zéro-émissions à la fin de la décennie”.Il a alors annoncé une réduction de 40 % de la production de pétrole et de gaz avant 2030 !
Récemment, rapporte OilPrice, “la société anglaise BP a dit dans sa dernière présentation aux investisseurs qu’elle comptait produire plus de pétrole et de gaz dans l’immédiat …”.▶️ Rapporte le New York Times :
La valorisation d’entreprises comme BP et Shell, qui ont fait le plus d’investissements favorables au climat, dans les énergies renouvelables, ont fortement sous-performé celles des rivaux américains, ExxonMobil et Chevron, qui ont davantage continué à produire du pétrole et du gaz.
Le changement de cap par BP, pour remettre en marche le pétrole et le gaz, attire les critiques.
▶️ Financial Times :
Certains fonds de pension britanniques, menés par Nest, doivent voter contre le renouvellement du directeur du comité de direction, Helge Lund. Ces groupes, qui ne détiennent pas eux-mêmes beaucoup d’actions de BOP, mais gèrent l’argent d’un grand nombre de particuliers, sont opposés à la décision de changer les objectifs climatiques.
Un autre groupe hollandais, Follow This, a créé une résolution qui sera soumise au vote des actionnaires, demandant à BP de poursuivre des objectifs ‘alignés avec Paris 2030.’
Des résolutions similaires de la part de Follow This ont réussi à obtenir 20 % du vote en 2021, et 14,5 % en 2022.
▶️ Note le Financial Times, les objectifs du climat impliquent des hausses des coûts de l’énergie :
Si les majors européens coupent la production de 40 % en 2030, mais que l’économie mondiale ne fait pas la transition vers les renouvelables assez rapidement, alors les énergies fossiles devront être achetées auprès d’autres sociétés de pétrole …
Les activistes devraient peut-être réclamer à la fois des baisses de production, ainsi que des efforts pour réduire la demande, en obligeant par exemple les sociétés consommatrices de pétrole d’utiliser des bio-carburants et de l’énergie propre.
La pression de “l’Opep vert” devrait porter fruit pour les compagnies de pétrole et de gaz.
En particulier, comme le montre le graphique ci-dessous du International Energy Forum, le monde a besoin de bien plus d’investissements en production d’énergies fossiles, pour répondre à la demande. Ils prévoient un besoin de 597 milliards $ en investissements en 2025 et de 640 milliards $ en 2030.
Or, la pression contre la production, dont les recours contre BP en ce moment, risquent d’éliminer les investissements requis. Ainsi la pression de “l’Opep vert” menace de produire un baril plus cher sur la durée.